Daniel Humair Quartet > le 25/01 au Théâtre de Fontblanche (Vitrolles)

On le dit volontiers « coloriste ». D’humeur plasticienne, Daniel Humair révèle une appétence pour les tons les plus sensuels dans une « abstraction narrative » dont il ne se dépare pas depuis 1965. D’humeur musicale, il est capable de révéler des timbres insoupçonnés à la batterie, mobilisant ses baguettes comme des pinceaux et ses toms et cymbales comme autant de palettes. C’est que, à part Miles Davis et Sonny Rollins, ce diable de Suisse a joué avec toutes les étoiles de l’univers jazz depuis une cinquantaine d’années. Quoi d’étonnant, alors, à ce qu’il tourne à quatre-vingts ans bien tassés avec le projet Modern Art, hommage aux peintres qui le nourrissent en émotions, dont il partage l’univers artistique ? Convoquant les mannes des Alechinsky, Twombly ou Reberolle entre autres, il s’entoure de « jeunes cats » (dont l’excellentissime Stéphane Kerecki à la contrebasse) pour une sarabande pyrotechnique d’improvisations hypnotiques délicieusement cuivrées. Vincent Lê-Quang aux saxophones notamment devrait délivrer quelque chant d’émancipation dont il a le secret.

LD

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