Nostalgie de la lumière de Patricio Guzmán

Cycle « Chili : utopies, clivages et trahisons »

Coup d’éclat

 

L’histoire chilienne est à l’honneur au Videodrome 2 en cette fin janvier, avec une rétrospective de l’œuvre de Patricio Guzman, décortiquée par deux éminents invités, Pierre Guéry et Boris Nicot. Ou comment revoir les années Allende et le coup d’état dictatorial via le prisme cinématographique.

 

L’histoire contemporaine chilienne, en l’occurrence le renversement de Salvador Allende et la dictature de Pinochet qui a suivi, a nourri en profondeur, depuis les années 70, l’écriture cinématographique. On pense entre autres au sublime Septembre chilien de Bruno Muel ou plus récemment aux Enfants des mille jours de Claudia Soto Mansilla et Jaco Bidermann. Cette page dramatique de l’histoire chilienne fut marquante à bien des égards, puisqu’elle dessina en filigrane une situation géopolitique mondiale consternante — celle du rôle des États-Unis avec le gouvernement Nixon et son secrétaire d’État Henry Kissinger, en plein héritage d’une guerre froide qui secoua l’ensemble de la planète. S’il est un cinéaste, ces dernières années, qui s’est particulièrement penché sur ce pan de l’histoire chilienne, il s’agit bien sûr de Patricio Guzman. L’équipe de Videodrome 2 offre une carte blanche à Pierre Guéry, poète, écrivain et traducteur, et Boris Nicot, cinéaste et critique d’art, autour de l’œuvre documentaire de Guzman, pour le second volet de son cycle « Chili : utopies, clivages et trahisons ». Une œuvre fondée sur les traces d’histoire, aussi infinies soient-elles, mises en abimes avec une cosmogonie du pays, comme en témoigne le sublime Nostalgie de la lumière. Au sein de cette programmation, les principaux opus de Patricio Guzman seront analysés par les deux invités, de La Mémoire obstinée à La Bataille du Chili (l’intégrale, excusez du peu !), passionnante trilogie sur la présidence d’Allende, en passant bien sûr par Le Cas Pinochet. Au sein de ce cycle passionnant, deux séances attirent notre attention : celle du film de Boris Nicot, Filmer obstinément, et la séance jeune public réunissant six films chiliens de toute beauté.

Emmanuel Vigne

 

Cycle « Chili : utopies, clivages et trahisons » : du 25 au 29/01 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).
Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle « Chili : utopies, clivages et trahisons » ici