Elektra, I love you so much

Création : performance live de musique électronique mise en scène avec des hologrammes par la Cie No Kill (1h30). Composition et interprétation : Bertrand Lenclos. Mise en scène : Léon Lenclos

Elektra, I love you so much est une performance live de musique électronique qui puise ses inspirations à la source de la techno minimale des années 90, genre lui-même issu des pionniers du style minimaliste : Steve Reich, Terry Riley, Kraftwerk… L’intention est de produire une musique rythmique, répétitive, qui peut parfois évoquer certaines musiques africaines traditionnelles polyrythmiques. Les morceaux sont composés pour donner au public l’irrésistible envie de bouger son corps. Pas question d’assister à cette proposition musicale assis sur une chaise.

 

Compositeur et interprète : Bertrand LENCLOS

Mise en scène : Léon LENCLOS

Avec : Lila RITCHED, Émilie HORCHOLLE, Fred TOUSCH

Création vidéo et régie : Ninon LENCLOS

Création lumière et régie : Francis LOPEZ

Prises de vue Vincent MUTEAU, Denis PORACCHIA, Thomas LETELLIER

Couture et costumes Manue FOUCHÉ

Administration : Pascale MAISON

Diffusion : Amparo GALLUR

Cité des Arts de la Rue
Le dimanche 29 mai 2022 à 22h30
Entrée libre
http://www.dakiling.com/tendance-clown-2022
225 avenue Ibrahim Ali
13015 Marseille
04 91 03 20 75

Article paru le mercredi 11 mai 2022 dans Ventilo n° 464

Tendance Clown

Héroïque fantaisie

 

Après deux ans de report en octobre, le festival Tendance Clown revêt de nouveau ses habits de printemps pour offrir à la cité phocéenne une dix-septième édition sous le signe du rire, mais pas que. Tour de piste.

    Malgré le travail accompli dans le champ du cirque contemporain et celui des arts de la rue pour l’émanciper des stéréotypes qui lui collent à la peau, le clown souffre encore aujourd’hui d’une image désuète, sinon ringarde. Une injustice que tente de réparer le Daki Ling depuis vingt ans, en redonnant ses lettres de noblesse à cet art de la transgression. Car c’est bien de cela qu’il s’agit avec le clown contemporain, personnage ancré dans le monde, complexe et décomplexé, capable de mêler grotesque et subtilité pour briser les codes de la « normalité » et faire basculer nos certitudes. Si son verbe s’avère parfois acéré, le clown (d’)aujourd’hui se situe, sur l’échelle du rire, à l’opposé du stand up et des autres formes comiques relevant du festival de vannes. Comme s’il était investi d’un rôle, celui de nous tendre un miroir, pas toujours flatteur certes, révélant nos faiblesses avec énergie et nos bassesses sans embarras. Dans une actualité marquée par la peur de l’inconnu et de l’autre, le clown se nourrit de l’impertinence et de l’irrévérence pour nous faire rire, évidemment, mais aussi pour nous bousculer, nous provoquer, nous renverser. Voire nous bouleverser, à l’instar de la compagnie Les 3 points de suspension qui, avec Hiboux, convoque Gilles Deleuze, Thomas Edison et Victor Hugo dans un même mouvement pour livrer une messe mortuaire aussi drôle qu’émouvante. Les Hauts-Savoyards présenteront une autre de leurs créations, le one man show documentaire La Grande Saga de la Françafrique, que l’on imagine forcément décapant. Comme la mort et la colonisation, les sujets sérieux offriront ainsi une formidable matière à rire — et à réfléchir — au cours de cette nouvelle édition : la lutte des classes avec l’adaptation pour la rue du chef d’œuvre Germinal d’Émile Zola par les Batteurs de Pavé, la « différence » avec Thank God for Tim & Joe des Canadiens Monsieur Joe, l’insécurité avec le G.I.G.N. (pour Groupe d’intervention globalement nul) et Dérapage de Carnage Productions, mais aussi avec le boys band Gendarmery de la compagnie Matière Première… Ou encore le chômage avec le formidable Arnaud Aymard, qui réendossera son costume d’Oiseau Bleu pour, notamment, sauver la France du projet d’invasion fomenté par son impitoyable voisin luxembourgeois. Et puis certains n’auront pas besoin de raison particulière pour s’adonner à la bouffonnerie et nous livrer sur un plateau (ou dans un parc) quelques salves de rire bienfaiteur : Ludor Citrik et Le Pollu tenteront ainsi de « réconcilier John Cage et Carlos », tandis que la compagnie Toi d’Abord essaiera de défier la peur en réalisant des cascades à mini-moto ou que les joyeux lurons de La Connerie Nouvelle nous présenteront Flippant le dauphin. Autant de propositions qui prendront place sous les voûtes du Daki Ling, mais aussi, histoire de célébrer ces beaux jours qui donnent leur nom à un autre festival concomitant, en extérieur (et souvent gratuitement), des rues du cours Julien ou de Noailles à la Cité des Arts de la Rue, en passant par trois parcs municipaux (Longchamp, Bagatelle et François Billoux). Huit lieux, treize compagnies, vingt-quatre représentations, dont plus de la moitié dans l’espace public… On peut y emmener ses enfants, mais attention quand même, le clown sait être méchant.  

Cynthia Cucchi

   

Tendance Clown : du 12 au 29/05 à Marseille.

Rens. : http://www.dakiling.com/tendance-clown-2022

Le programme complet du festival Tendance Clown ici