Films Femmes Méditerranée

18e édition du festival reflétant la création cinématographique féminine en Méditerranée

Voilà que vient la 18e édition des Rencontres Films Femmes Méditerranée. Une année de plus où nos regards ont arpenté les bords de mer, à la rencontre d'œuvres cinématographiques et de trajectoires humaines. Des intériorités singulières engagées, deviennent collectives, se révélant à la lumière tremblante des salles obscures. La programmation met en résonance la violence dans l'espace domestique et dans le monde professionnel mais aussi les gestes quotidiens et les gestes d’amour, comme dans le bouleversant Blackbird, Blackbird, Blackberry d’Elene Naveriani (Georgie), cinéaste qui nous fera l'honneur d’une leçon de cinéma. 

Cette année, nous mettons à l’honneur l'œuvre cinématographique de l’artiste Sarah Maldoror, avec comme film d’ouverture Sambizanga, en copie restaurée : une œuvre poétique qui rend hommage aux combattant·es de l'ombre pour la libération des peuples et contre le pouvoir colonial. Pour la première fois à Marseille, nous pourrons ensemble découvrir son travail lors du temps Sarah Maldoror, une cinéaste. Annouchka de Andrade, l’une de ses filles, accompagnera les projections de sa connaissance intime de l'œuvre.


Enfin nous clôturons avec Madame de Sévigné d’Isabelle Brocard (France), film en costume à l’écriture fine et intime d'une grande figure de la littérature française du XVIIe siècle.

C’est avec un plaisir renouvelé, infaillible, que nous vous invitons cette année à participer à ces Rencontres, afin de se retrouver autour de récits multipliés, toujours en mouvement, pour célébrer les femmes et la Méditerranée !

— L'équipe FFM

 

Marseille et Région Sud-PACA
Du 18 novembre au 24 novembre 2023
Tarifs variables suivant les lieux
Rens. 04 91 31 87 80
https://www.films-femmes-med.org/
13000 Marseille

Article paru le mercredi 8 novembre 2023 dans Ventilo n° 490

Rencontres Films Femmes Méditerranée

Cinéfilles de notre temps

 

La dix-huitième édition des rencontres Films Femmes Méditerranée investira la cité phocéenne du 18 au 24 novembre, dans six lieux de la ville, mais également en Région. Une programmation toujours remarquable, qui continue de creuser le sillon d’une production cinématographique portée par de grandes artistes.

    Indéniablement, les luttes pour l’émancipation et les droits des femmes semblent s’apparenter à un réel travail sisyphéen, qui astreint à la permanente vigilance et à l’engagement total. L’inquiétant retour de bâton masculiniste, au sein des mouvements conservateurs à l’œuvre dès que les droits des femmes connaissent de nouvelles avancées — le fameux backlash —, gangrène tout particulièrement depuis quelques années l’ensemble des réseaux sociaux, mais instille quotidiennement dans nos vies, elles, bien concrètes. Nous l’avons souvent évoqué dans ces colonnes, l’industrie cinématographique reste un écosystème particulièrement favorable à la domination masculine. L’enquête de l’observatoire de l’égalité femmes-hommes publiée chaque année par le Centre National du Cinéma et de l’İmage Animée (CNC) a, en 2023, révélé derechef une tendance constante, celle d’une sous-représentation des femmes dans les secteurs de la création, des financements de films, de la distribution. Seul marqueur en progression, les femmes sont à l’initiative aujourd’hui de 41 % des premiers films, maigre consolation. C’est dire le travail essentiel qu’effectue le festival Films Femmes Méditerranée : mettre chaque année en lumière les productions cinématographiques portées par les femmes, tout particulièrement dans cette partie du monde vers laquelle se braquent aujourd’hui encore tous les regards, et ce afin de composer un corpus d’œuvres toujours aussi audacieuses et engagées. Du 18 au 24 novembre, dans une poignée de salles phocéennes — L’Alhambra, La Baleine, Les Variétés, Le Gyptis, Le Vidéodrome 2, la Salle Image et Mouvement au centre pénitentiaire des Baumettes —, et dans quelques salles régionales, de Cucuron à Port-de-Bouc, une cinquantaine de films, quinze invitées, quatre événements et diverses avant-premières constitueront l’essentiel d’une dix-huitième édition de belle facture. À commencer par un formidable focus sur l’artiste protéiforme Sarah Maldoror, dont l’œuvre reste empreinte de multiples combats féministes et anticolonialistes. La rétrospective que lui consacre l’équipe de FFM nous permettra la découverte d’opus rares, à explorer sans réserve, de Sambizanga — en soirée d’ouverture — à Scala de Milan AC, en passant par Le Passager du TassiliMonangambée ou Et les chiens se taisaient. Ces séances seront accompagnées par Annouchka de Andrade, propre fille de la cinéaste, qui portera sans conteste, en compagnie de l’artiste Maya Mihindou, un regard collectif des plus passionnants sur l’œuvre poétique consacrée à ces combattantes de l’ombre. Parmi les temps forts de ce dix-huitième volet, signalons la présence de la réalisatrice Lina Soualem, qui nous avait émerveillés avec Leur Algérie, et qui revient aujourd’hui avec le sublime Bye bye Tibériade, primé de Londres au Cinemed, prolongeant son geste d’introspection familiale, à travers ses portraits de femmes, dont sa mère, l’actrice palestinienne Hiam Abbass, éblouissante dans La Fiancée syrienne ou Les Citronniers. La réalisatrice délivre ici un récit de l’intime d’une rare intelligence. Parmi les autres invitées du festival, citons éparses Marta Anatra pour Horkos, Sonia Ben Slama pour le très beau Machtat (en avant-première), Charlotte Cherici pour Bac à sable, Lucie Demange pour Quitter chouchou, Zaida Carmona pour La Amiga de mi Amiga, Filipa Reis pour Légua ou Elene Naveriani pour Blackbird, Blackbird, Blackberry. La cinéaste géorgienne donnera par ailleurs, cerise sur le gâteau, une leçon de cinéma au Videodrome 2, en point d’orgue d’une longue histoire d’amour entre FFM et le cinéma géorgien. De nombreux courts métrages, réunions professionnelles, actions lors des Journées contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre ou séances jeune public affineront les visages de cette programmation riche et plurielle, aux échos géopolitiques et sociétaux dont le cinéma sait parfois si bien s’emparer.  

Emmanuel Vigne

 

Rencontres Films Femmes Méditerranée : du 18 au 24/11 à Marseille et en Région Sud PACA.

Rens. : www.films-femmes-med.org

Le programme complet des rencontres Films Femmes Méditerranée ici