Pride2Weeks

Évènements culturels, militants et festifs par les assos, collectifs, commerçant·es, artistes LGBTQIA+, et allié·es. Animations, expositions, spectacles, concerts, cinéma, conférences, fêtes...

 

16 JUIN

• 18h30 - 19h30 ORDINAIRES - Massilia Vox 15 boulevard de la Liberté, Marseille.
Photos d'Adel Nouar et des migrant·e·s de Marseille Adel Nouar (artiste photographe) : "L'idée est de proposer des portraits individuels de personnes ayant entrepris de quitter leur pays et qui […]

 

17 JUIN

• 11h00 - 13h00 ATELIER DANSES AFRODESCENDANTES - Ballet National de Marseille 20 boulevard de Gabès, Marseille.
Maryam Kaba, artiste associée au Centre Chorégraphique National - Ballet National de Marseille depuis janvier 2022, mène un projet de création et de pratique collective autour des questions de Réparation […]

• 18h00 APÉRO D’OUVERTURE- L'Annexe 7 rue Saint Basile, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. Apéro d’ouverture des festivités « Pride Marseille » de 18h à 22h en terrasse, à l'intérieur […]

 

18 JUIN

• 15h00 - 22h00 : APÉRO PARTY - Le Trash Bar 28 rue du Berceau, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. ⊗ -18 ANS ⊗ En ce dimanche à l'occasion de la Pride 2023 comme d'habitude venez […]

• 17h00 - 21h30 DÉBATTRE DES CULTURES ET IDENTITÉS DE GENRE - Institut Calem 4 rue Danton, Marseille.
Soirée conviviale à propos des identités LGBT+ croisées avec le fait culturel et religieux. Collaboration avec David & Jonathan, Beït Haverim. Sera notamment diffusé le documentaire (2011) : « Rencontres […]

 

19 JUIN
• 19h30 - 20h30VISITE GUIDEE DU CENTRE LGBTQIA+ DE MARSEILLE. Centre LGBTQIA+ de Marseille 17 rue du Chevalier Roze, Marseille.
Venez découvrir les futurs locaux et projets du Centre LGBTQIA+ de Marseille. Entrée libre.

 

20 JUIN
• à 19h30 - 22h00 ATELIER BDSM ET CONSENTEMENT. Lytta Boutique 1 rue Saint-Pierre, Marseille
⊗ PUBLIC AVERTI ⊗ Une approche ludique et essentielle des bases de jeux BDSM pour aller vers plus de plaisirs et des prises de risques choisies. Tout en jouant, trouver des […]

 

21 JUIN
• à 13h00, vernissages. Expos jusqu'au dimanche 2 juillet à 18h00 - Espace 3013 52 rue de la République, Marseille

LES 30 GLORIEUX.SES
 Projet photo organisé sur 3 ans en collaboration avec la photographe Gemma Muse, initialement […]

FAMÍLIA
 Parler de famille aujourd'hui nous oblige à parler des familles plurielles. Nous vivons à […]

INDIVISIBLES ET VISIBLES
 L'existence, où l'âme et le corps sont un et indivisibles, les regards extérieurs, les […]

#LACOMMEDIA
 #lacommedia est un voyage inspirée par La Comédie de Dante que les chorégraphes de […]

• 19h00 - 20h00 : YOGA PRIDE #1. Jardins du Pharo 58 boulevard Charles Livon, Marseille
Mercredi soir, FrontRunners Marseille vous invite à une séance de Yoga en plein air sur la pelouse centrale des jardins du Pharo. Ce cours de hatha yoga sera animé par […]

 

22 JUIN

• 18h00 - 2h00 LA (P'TITE) BOUM DE LA PRIDE - Boum 21 rue André Poggioli, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. Avant la (grande) BOUM de la PRIDE, voici la (p’tite) BOUM de la PRIDE !   C’est […]

• 19h00 - 23h00 : TRANSART'S - Aux 3G 3 rue Saint-Pierre, Marseille
Transat, association de personnes trans à Marseille et Avignon, vous invite aux 3G pour la première édition de l'exposition participative TransaRt's. Venez découvrir les productions issues de nos ateliers créatifs […]

 

23 JUIN
• 19h00 - 21h00 RAIN-BOW - Escaliers de la Gare Saint Charles Escaliers de la Gare Saint Charles, Marseille
Pour célébrer l'anniversaire des 30 ans de la Marche des Fiertés ayant eu lieu sur les escaliers de la gare St Charles en 1993, s'y installe une scénographie monumentale aux […]

 

24 JUIN

• 17h00 - 23h00DRAG BINGO SHOW - Le Talus 603 / 623 rue Saint-Pierre, Marseille
Tout comme l’année dernière, la Maison de Soins Transgressifs, association d’artistes drag à Marseille, s'invite au Talus pour une soirée champêtre ! Après le succès de la première édition, la […]

• 17h00 SOIRÉE 90S REMIX - Le Pulse 94 cours Julien, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. 90s remix avec Damien Collins. Avec stand de prévention et offre de dépistage de 18h à […]

• 18h30, jusqu'au samedi 8 juillet à 18h30 : LE CHEMIN DES FOUS - Coco Velten - Salle des archives 16 rue Bernard du Bois, Marseille.
L’exposition LE CHEMIN DES FOUS est une écriture plurielle qui se construit depuis 2020 à partir d’ateliers hebdomadaires sur un mode de coopération artistique entre des membres du groupe Refuge […]

• 19h00 - 21h00APÉRO RENCONTRE APGL - Espace 3013 52 rue de la République, Marseille.
Tu n’es pas adhérent.e, bienvenue! Nous te présenterons l’association, son organisation et son fonctionnement. Nous échangerons également sur nos expériences. Tu es adhérent.e, content.e.s de te voir ou revoir : […]

 

25 JUIN

• 18h00 - 2h00LA COPPER PRIDE TEA DANCE - Artplexe - Le Blum 125 La Canebière, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. La Copper est née de l'idée de conjurer le blues du dimanche soir en organisant un […]

 

26 JUIN
• 20h00 - 21h30 LAST DANCE - Pathé Madeleine 36 Avenue du Maréchal Foch, Marseille.
ATTENTION CHANGEMENT DE DATE ! + Ce film initialement programmé vendredi 30 juin à 20h sera diffusé le lundi 26 juin à 20h + VENDREDI 30/06 à 20h : NUIT […]

 

27 JUIN
• 18h00 - 23h00 RASPUTIN "OVER THE RAINBOW" - Le Kiosque 26 boulevard Jardin Zoologique, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. Les Apéros du Kiosque font leur grand retour au parc Longchamp pour quatre soirées exceptionnelles ! […]

• 19h00 - 23h00SOIRÉE SPORT & FUN AU MONT ROSE - Mont Rose Madrague de Montredon, Marseille
Mardi soir, FrontRunners Marseille vous invite à une soirée sportive et festive sur les rochers du Montrose. A 19h15 les coureurs partiront pour un circuit d'une heure vers Callelongue, tandis […]

• 19h30 - 21h30BOOK CLUB LESBIEN - Librairie Pantagruel 44 rue Paul Codaccioni, Marseille
Est ce que toi aussi tu as un livre lesbien qui a marqué ta vie, qui te tient à cœur et que tu aimerais faire lire à tout le monde […]

• 20h00 - 21h30TOMBOY. Pathé Madeleine 36 Avenue du Maréchal Foch, Marseille
Laure a 10 ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu’elle est un garçon. Action ou vérité ? […]

 

28 JUIN

• 18h00 - 21h00 PRIDE BUBBLE TOUR. Boum 21 rue André Poggioli, Marseille
Le collectif Queer d'auteurice de BD "Pride Bubble Tour" fait la tournée les Pride de France en juin pour échanger autour de leurs BD et de leur parcours en dehors […]

• 19h00 - 20h00YOGA PRIDE #2. Jardins du Pharo 58 boulevard Charles Livon, Marseille
Mercredi soir, FrontRunners Marseille vous invite à une séance de Yoga en plein air sur la pelouse centrale des jardins du Pharo. Ce cours de hatha yoga sera animé par […]

• 19h00 - 1h00DÎNER ET DRAGSHOW DES AMI·E·S DE LA PRIDE. Bistro Vénitien 29 cours Julien, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. Animé par la Maison des Soins Transgressifs, DJ, surprises… Réservation conseillée au 04 91 47 34 […]

• 20h00 - 21h30DANSES-EN-TRANS - Théâtre de l'Oeuvre 1 rue mission de France, Marseille
Sensibles à la question de l’identité de genre et des diversités, les chorégraphes de la Cie Essevesse Antonino Ceresia et Fabio Dolce proposent un espace pour les personnes trans et […]

• 20h30 - 23h00GUET-APENS, DES CRIMES INVISIBLES - La Baleine Cinéma et Bistrot 59 Cours Julien, Marseille
Ils sont humiliés, frappés, parfois tués, dans le plus grand silence. Chaque semaine, en France, un homosexuel est attiré dans un piège. Ces guets-apens, symptômes d’une homophobie viscérale, n’ont pas […]

 

29 JUIN

•  20h00 - 1h00DRAG2MARS - Les Grandes Tables de la Friche 41 Rue Jobin, Marseille
Drag2Mars, c’est LE drag show officiel de la Pride Marseille !

 

30 JUIN

• 19h00 -  1h00MUSIQUE ET INTERSECTIONNALITÉ DANS L'ART - Aux 3G 3 rue Saint-Pierre, Marseille
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. AUX 3G bar féministe et lesbien, l’événement de cette année parlera de nos luttes. Avec un […]

• 19h00 - 2h00SWIMMING POOL PARTY - Les Thermes 22 rue Mazagran, Marseile
Les soirées festives de la Pride Marseille, organisées par l’ENIPSE et ses partenaires commerçants. ⊗ -18 ANS ⊗ Soirée festive et conviviale avec bouées et jeux. Maillots de bain autorisés. […]

• 20h00 - 22h00NUIT NOIRE EN ANATOLIE - Pathé Madeleine 36 Avenue du Maréchal Foch, Marseille
Un film international inédit en France proposé par le Pathé Madeleine et la Pride Marseille.

 

1 JUILLET

• 23h00 - 6h00 SOIRÉE OFFICIELLE. Friche La Belle de Mai - Salle de la Cartonnerie 41 rue Jobin, Marseille
Cette année la Pride Marseille met les petits plats dans les grands pour fêter son 30ème anniversaire et propose une soirée exceptionnelle.
Toute l’équipe investit la plus grande salle de la Friche Belle de Mai, la Cartonnerie, et t’invite à célébrer la lutte pour les droits LGBTQIA+ pour une nuit qui s’annonce plus chaude que le climat et plus longue que ta cotisation retraite !
L’unique soirée officielle de la Pride Marseille te promet la soirée électro la plus queer de l’année avec un line-up unique : Kiddy Smile, Almevan b2b Anna Superlasziv, D. Jekyll, Sun Afrika.

divers lieux à Marseille
Du 16 juin au 2 juillet 2023
Tarifs variables suivant les lieux et les événements
www.pride-marseille.com/pride2weeks
13000 Marseille

Article paru le mercredi 7 juin 2023 dans Ventilo n° 484

Pride Marseille

L’entretien Noémie Pillas

 

Pour la Pride « Indivisibles » de cette année, Fierté Marseille Organisation renouvelle évidemment sa marche, le 1er juillet, mais aussi deux intenses semaines de programmation à travers la ville, les genres et les arts, le tout clôturé par une soirée bouillante et flamboyante à la Cartonnerie de la Friche la Belle de Mai. Avant la quinzaine « culturelle, festive et militante » à partir du 16 juin, nous avons rencontré Noémie Pillas, administratrice, directrice de production et directrice artistique de l’association, pour parler culture, luttes et coulisses.

    La Pride de Marseille a trente ans cette année. Quel pourrait être le bilan ? Depuis toutes ces années, beaucoup de choses ont bien avancé à Marseille... En ce qui concerne la Pride, on a eu des soutiens de tous bords politiques, gauche et droite. Mais on a pu constater un certain immobilisme de la Ville de Marseille pour les luttes LGBT jusqu’au Printemps Marseillais. Il a manqué de courage politique à la personne qui était à la tête de la ville pendant ces nombreuses années ; c’est pour ça qu’on n’a pu créer le Centre LGBT que maintenant. Depuis les premières manifestations sauvages sur les marches de Saint-Charles, beaucoup de chemin a été parcouru, ce qui a d’ailleurs été archivé par l’association qu’a fondé Christian De Leusse, Mémoire des sexualités.   On voit qu’il y a une volonté d’inclusivité sur ces dernières années ; notamment au niveau des transidentités. Il y a aussi un effort d’intersectionnalité, avec de plus en plus de représentations de personnes LGBTQIA+ racisé·es. Comment ça s’est exprimé ? D’autres personnes sont venues dans l’organisation de la Pride et ont fait bouger des lignes. On avance aussi en regard de ce qui avance à côté : de plus en plus de personnes comprennent que le sujet majeur aujourd’hui n’est plus le mec cis gay : on parle d’autres choses, il y a d’autres histoires à raconter. On a déjà beaucoup montré leurs histoires… même si il n’y pas de hiérarchies des souffrances. On le voit dans le documentaire de Mediapart, Guet-apens, des crimes invisibles : la communauté gay est encore très attaquée en France, il faut donc encore et toujours la soutenir.   Fiertés Marseille Organisation organise la Pride depuis 2019. Tu en as été présidente en 2021, et tu es désormais directrice de production, directrice artistique et administratrice. Quels sont les enjeux que tu portes avec ces postes ? Je porte l’aspect technique de toute la Pride Marseille : le char, la sécurisation, etc. Je suis en lien direct avec le directeur technique, le régisseur bar, la préfecture de police… je gère les subventions, et avec Caroline, le budget. Sur la direction artistique, je m’assure de la cohérence de notre programmation et ce qui m’intéresse, c’est qui on montre sur scène : si en backstage il y a des meufs, des personnes trans, c’est aussi important qu’elles soient visibles !   On en parle beaucoup ces dernières semaines : les agressions homophobes, transphobes sont en hausse. Est-ce que c’est à lire en corrélation avec la montée des fascismes ? Il y a un point sur lequel on est assez inquiet·es : à Marseille, on n’a jamais eu d’attaque fasciste sur les marches, mais le Centre LGBTQIA+ n’est pas encore ouvert, donc finalement le crash test n’a pas encore eu lieu. Au-delà de la baisse globale de nos subventions, ça fait quelques années qu’on paie nous-mêmes le dispositif anti-attentat et anti-intrusion, mais puisqu’il s’agit d’une manifestation déclarée en Préfecture, elle devrait être à la charge de l’État. On est donc en ce moment en négociation pour répartir la charge au moins plus équitablement.   Seraient-ce les enjeux de cette édition 2023 de la Pride ? Ces discussions sécuritaires sont sans doute une inquiétude et un challenge de 2023. Les autres revendications comptent aussi bien sûr, mais la sécurité vient appuyer un point de tension — particulièrement ces dernières semaines. En même temps, on est en train de créer le Centre LGBTQIA+, donc l’enjeu de la Pride 2023, c’est aussi de venir soulager cette tension liée au financement du lieu — historique — que nous allons ouvrir.   Vous n’avez que des financements publics ? Pour le Centre oui, et pour la Pride, quasiment aussi, où on a un peu de mécénat : on nous offre de la publicité comme Médiatransports, des journaux... On n’a pas de sponsoring cette année, mais des partenariats.   … et de la part du département Culture ? Nous ne faisons pas de culture, nous (rires) ! Avec notre casquette de militant·es, on n’est pas des professionnel·les. C’est ce qu’on nous renvoie, en tout cas, et on n’est pas les seul·es ! Dans le bassin lyonnais c’est pareil, quelques collectifs commencent à le revendiquer. Les financements que nous avons viennent des délégations de lutte contre les discriminations (quand elles existent), ou de l’égalité femmes-hommes, on a eu aussi via la jeunesse… À côté, on voit des structures capitaliser sur nos cultures, mais à nous, on dit qu’on est militant·es, et non pro. On a vingt-huit pages de brochure de programmation, mais en même temps on ne fait pas de la culture ? Il y a là une ambivalence… Au-delà de ça, on paie des technicien·nes, des artistes, on participe à l’économie de la culture.   Vous êtes combien dans l’organisation ? Pour organiser la Pride, on est six, plus ou moins. Contrairement à ce que pensent les gens, ça demande beaucoup de travail que d’organiser une Pride, et peut-être trop, d’ailleurs. Moi-même j’ai parfois envie de passer à autre chose, mais j’ai peur que ce contre quoi je me suis battue revienne...   Il a des personnes qui viennent de la culture ? De quelles professions viennent les militant·es ? Non, personne de la culture. C’est très diversifié : on a des personnes qui travaillent dans la pub, dans des commerces, des communiquant·es, des personnes comme moi, qui ont plutôt un parcours scientifique, voire de santé communautaire. Mais ce sont des personnes qui ont l’expertise de leurs luttes. Le bénévolat, ça nous a permis à tous·tes d’acquérir beaucoup de savoir-faire. Dans le dur, mais quand même.   On imagine qu’apprendre sur le tas, ça permet aussi de renouveler les façons de faire dans ce monde de la culture… Par exemple, sur les luttes contre les VHSS (violences et harcèlements sexistes et sexuels) : on n’a jamais attendu 2023 pour le faire. Ça fait des années que la communauté LGBT, ou queer plutôt, travaille sur ces sujets et met en place des dispositifs. Ça fait des années que nous avons des bénévoles qui tournent dans les soirées pour s’assurer que tout se passe bien. Mais on n’a pas (encore) la science de mettre en avant nos actions.   L’association Fierté Marseille Organisation coordonne une programmation très diverse, avec expos, performances, humour, danse, drag show, tables rondes… pendant deux semaines : c’est la Pride2Weeks. Et une soirée organisée par vous vient clôturer la fameuse Marche des Fiertés. Quelles sont les principales intentions derrière cette programmation ? Fédérer les acteur·ices. On fait cette Pride2Weeks pour proposer à chaque structure de mettre un évènement dans un calendrier commun et de tout coordonner, de créer une unité et une visibilité supplémentaire pour toutes les assos. Cette année il y a eu aussi le Ballet National de Marseille, le cinéma Pathé Madeleine, une compagnie de danse, des collectifs queer… de tout !   C’est en fait une sorte d’appel à programmation, cette Pride2weeks ? Oui. Il n’y a pas de critère pour apparaître dans notre brochure, on ne demande rien aux associations.   Il y a des évènements que vous produisez ? Oui, par exemple on a eu beaucoup de propositions d’évènements drag, donc au lieu d’en proposer dix en deux semaines, on a décidé de regrouper le tout en un seul, à la Friche la Belle de Mai (Drag2Mars, le 29 juin). On a aussi notre « QG » : on loue Marseille 3013 pendant deux semaines. On a choisi quelles expositions on avait envie d’y montrer sur plusieurs propositions : Sun Afrika, avec son expo Les 30 Glorieux·ses ; le Consulat du Portugal qui nous a contacté·e·s en début d’année avec l’idée d’exposer Mag Rodrigues, qui photographie des couples queer chez elle·ux, avec des enfants, etc. ; on a la Compagnie Essevesse qui y fait une installation, et le Refuge avec des photos.   On est sur une programmation uniquement proposée par des artistes LGBTQIA+. Ce qui n’est pas évident pour toutes les Pride. On voit aussi des propositions artistiques estampillées LGBT ou queer. Pour toi, qu’est-ce qui fait la spécificité de la culture LGBT ou queer ? Je pense que déjà, elle doit venir des personnes qui vivent des oppressions, qui sont des minorités de genre ou de sexualité. Je pense aussi que la culture doit porter des revendications, des droits, des réalités. Par exemple, Mag Rodrigues photographie des personnes chez elles : c’est « juste » des photos de gens sur leurs canapés. Mais en réalité, ça vient dire « regardez, il n’y a pas tant de différences » : iels ont des enfants, iels sont chez eux, sur le même canapé Ikea que tout le monde… Sun, dans son expo Les 30 Glorieux·ses, avec des portraits de personnes noires LGBT, vient dire encore autre chose. Pour moi, la culture queer LGBT représente nos luttes et nos vies : elle montre à la fois que nos parcours sont hachés, et à la fois que nos familles sont comme les autres. Je ne pense pas qu’on puisse se revendiquer queer si on n’a pas cette partie de nous qui vient faire un plaidoyer.   C’est le cas par exemple pour Kiddy Smile, activiste et figure importante du voguing parisien, que vous faites jouer le 1er juillet à la Cartonnerie de la Friche… Oui, et tous les artistes ont été choisis car iels ont quelque chose à dire, soit par leurs vécus, soit par leurs travaux. Et puis, on doit pousser nos artistes parce que personne ne le fera aussi sincèrement que les gens de la communauté.   Et comment, en pratique, on fait tenir ensemble culture, militantisme et fête ? Le militantisme repose sur le bénévolat, alors que du côté de la culture, pas tellement. Ça, ça tend à bouger. Dans nos communautés, on fait du care (du soin) de manière gratuite depuis très longtemps. Mais un changement est en train de s’opérer : on essaie de valoriser notre travail et de le faire rémunérer à sa juste valeur. Mais pour revenir à la question, c’est difficile : beaucoup de personnes pourraient croire qu’on engrange de l’argent, mais en réalité, l’année dernière, on était déficitaires sur le festival (le Longchamp Pride Live ! Festival). Quand bien même on essaie au maximum d’être accessibles, c’est aussi au détriment de nos vies, parfois, tout ça fatigue. Aujourd’hui, les exigences sont hautes : il faut un festival accessible, des consommations pas trop chères, un lieu qui tend à être safe, une programmation artistique diversifiée. Parfois, il faut faire des choix, et des concessions. Il y en a qui pensent qu’avoir des financements publics, c’est pas bon. Nous, on fait le choix de les accepter. Peut-être qu’on pourrait faire sans et avoir d’autres modèles… Je ne dis pas qu’on a le meilleur modèle, et peut-être aussi que ça pourrait changer dans les années à venir.  

Propos recueillis par Margot Dewavrin

   

La Pride2Weeks, du 16/06 au 2/07 à Marseille.

La Marche des Fiertés, le 1/07 à 14h à la Porte d’Aix (1er).

Soirée officielle avec Kiddy Smile, Almevan b2b Anna Superlasziv, D. Jekyll et Sun Afrika le 1/07 à La Cartonnerie de la Friche la Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).

Rens. : www.pride-marseille.com

Le programme détaillé de la Pride2Weeks ici