Comédie dramatique de Guy Gilles (France - 1968 - 1h07), avec Macha Méril, Patrick Jouané... Précédé par Paris un jour d'hiver de G. Gilles (France - 1965 - 12') et Guy Gilles, photographies du temps d'avant de Gaël Lépingle (France - 2007 - 21'), en présence de ce dernier
Jeanne aime Jean, jeune homme tourmenté qui ne cesse de vouloir fuir le bonheur. Un jour il disparaît et est retrouvé mort quelques temps plus tard dans la banlieue de Lyon. Jeanne n’est pas au courant de son décès et continue à vivre dans l’ombre de leur amour.
Au pan coupé voit le jour grâce à Macha Méril qui tombe amoureuse du scénario et va jusqu’à fonder une société de production pour le financer. Dans le film, elle joue Jeanne, personnage central autour duquel Guy Gilles construit sa mise en scène, son histoire. Cœur palpitant du film autour duquel gravite l’ombre d’un disparu, Jean, interprété par Patrick Jaouné. Guy Gilles rencontre Jaouné lors du tournage de L’Amour à la meroù il lui offre une petite apparition. Ils ne se quitteront plus. Il puise chez l’acteur ce qui va nourrir le personnage de Jean : l’abandon, la maison de redressement (Patrick Jaouné va régulièrement faire de courts séjours en prison), la révolte, tout ce qui caractérise pour lui les sentiments adolescents qu’il a à cœur de traduire dans ses films. Surtout, il voit dans le visage de son acteur la pleine incarnation de la solitude, ce grand thème qu’il ne cessera d’aborder de film en film, symptôme adolescent bien sûr mais qui est plus largement pour Gilles la seule réponse possible à une société contemporaine indéchiffrable, insupportable. Jean :« Je préfère renoncer à tout que d’accepter ce que la société m’offre. Il y a peut-être des bonheurs possibles sur cette planète. Ils m’échappent, mais sans doute cela vient-il de moi. Mon aventure doit être solitaire.»
Paris un jour d'hiver
Guy Gilles promène sa caméra à travers Paris un jour d’hiver. Il suit les passants, les petits enfants jouant avec la neige, le regard des gens derrière leur fenêtre…Le film est tout entier dans la phrase de Chris Marker placée en exergue : « Rien n’est plus beau que Paris, sinon le souvenir de Paris »
Videodrome 2 Le mercredi 23 novembre 2022 à 20h Prix libre (+ adhésion annuelle : 5 €) www.videodrome2.fr
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