Thomas Clerc © Hélie Gallimard

ActOral : l’interview de Thomas Clerc

L’Interview
Thomas Clerc

 

Auteur et explorateur de domaines qu’il rend étrangers, que ce soit le dixième arrondissement de Paris ou le crime non organisé, Thomas Clerc revient nous ravir avec des one man show moquant ce qu’il est et/ou ce qu’il met en scène et plus largement, l’art de la performance. Son impertinence communicative et son intelligence joyeuse lui valent de parrainer la douzième édition d’ActOral. Entretien avec un parrain pas pantin.

Que signifie être le parrain d’ActOral ? Quels sont tes liens avec ce festival ?
Je suis très content et honoré d’être le parrain d’un festival que je trouve excellent, au croisement de nombreuses disciplines et pratiques artistiques, qui donnent envie en tant que spectateur de découvrir plein de choses et en tant que créateur de se nourrir pendant trois semaines de propositions excitantes.

Quelle douce folie nous concoctes-tu pour cette édition ?
Je ferai une première lecture performée aux Bernardines, une lecture plutôt classique d’une nouvelle consacrée à mon ami Edouard Levé, et une lecture performée autour de son travail, une sorte d’hommage. Ce n’est pas encore prêt ; je ne sais pas toujours ce que je vais faire vingt-quatre heures à l’avance, car ce que je propose est minimal. Je préfère le terme de « lecture performée », car dans mon travail, le rôle du texte est prépondérant. J’écris toujours mes performances avant de les jouer. Le point de départ est littéraire puisque je suis écrivain, mais le plateau modifie beaucoup de choses, ainsi que le fait de voir des spectacles et des œuvres d’art ou de la danse… Tout m’inspire. La vie quotidienne aussi, bien entendu.

Nouit, la performance radiophonique écrite par tes soins et interprétée par Diphtong Cie il y a deux ans au festival, t’avait été inspirée par un cliché de Jeff Wall. Cette année encore, ta performance se crée à partir des images d’Edouard Levé. Quels rapports ton écriture entretient-elle avec la photographie ? Plus généralement, quels horizons les autres disciplines lui ouvrent-elles ?
L’art m’inspire beaucoup : l’art visuel (le cinéma, la photographie), l’art plastique, le théâtre et la performance, mais aussi la publicité, tout ce qu’on peut envisager comme des « spectacles ». C’est normal, car j’ai été élevé comme presque tout le monde dans un univers pluridisciplinaire, qui a façonné ma sensibilité de façon très diverse. Mais la littérature reste pour moi au-dessus de tout. Je suis tolérant, mais préférentiel.

Propos recueillis par Joanna Selvidès

• Lecture performée : le 25/09 au Théâtre des Bernardines

• Temps fort Edouard Levé au [mac] : conférence performée le 4/10 et lecture de L’Homme qui tua Edouard Levé le 6/10