Femmes, femmes de Paul Vecchiali

Hommages à Paul Vecchiali

L’Amour à mort

 

Le Gyptis et l’Eden Théâtre invitent l’un des plus grands cinéastes français, Paul Vecchiali, qui aura traversé la Nouvelle Vague et construit une œuvre libre et exaltante, comme en témoigne ce week-end que les deux salles lui consacrent.

 

Il arrive ainsi qu’au milieu de l’hiver, un souffle de liberté, revigorant et tonique, balaie les brumes cinématographiques d’un début d’année à l’encéphalogramme presque plat. Cette bouffée d’air émane aujourd’hui d’une poignée de films que nous n’espérions plus revoir en salles, et qui ont pourtant essaimé notre parcours de cinéphile. Pour celles et ceux qui furent traversés des œuvres de Paul Vecchiali, chaque étape, chaque film, a correspondu à un moment de nos vies, bien identifiable. La carte du tendre nous revient à l’esprit… De Femmes, femmes à Corps à cœur. Autant d’opus qui tissent un rapport à la vie, aux êtres, au cinéma, à nous-mêmes, que nul cinéaste, ou fort peu, parvient aujourd’hui à reconstruire. Il est essentiel à présent de se (re)plonger dans l’œuvre de Paul Vecchiali : Shellac, structure de distribution en partie phocéenne, nous offre l’occasion d’une belle rétrospective, en ressortant en salles quatre films du cinéaste, qui seront suivis de quatre autres opus quelques mois plus tard. Tout cela conjointement à la sortie du très beau Nuits blanches sur la jetée, dernière réalisation en date. Les publics marseillais et ciotaden auront pour leur part l’occasion d’une rencontre exceptionnelle le temps d’un long week-end au Gyptis et à l’Eden Théâtre : quatre jours durant, Paul Vecchiali accompagnera la plupart des projections, de Corps à cœur à Femmes femmes (en présence du critique Philippe Azoury au Gyptis). Deux films de sa période 70’s, dans lesquels le cinéaste revendique déjà une grande liberté de création — se libérant des modes de production traditionnels —, et construit des liens privilégiés avec les acteurs qui lui resteront fidèles, à l’instar d’Hélène Surgère. La projection de Once more sera quant à elle suivie, au Gyptis, d’une conférence de Stéphane Gérard, autour de la thématique première du film, le sida, une épidémie politique. La projection de son dernier opus, Nuits blanches sur la jetée, virevoltant ballet amoureux, lumineux malgré l’obscurité, inspiré de Fiodor Dostoïevski, sera accompagnée quant à elle d’un concert du charmant duo Catherine Vincent, auteur de la bande originale du film. Du côté de La Ciotat, l’Eden offrira une carte blanche au cinéaste, qui a ainsi jeté son dévolu sur le film de Laurent Achard, La Dernière Séance. Un titre que l’on espère point prophétique !

Emmanuel Vigne

 

Hommages à Paul Vecchiali :

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