Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau – Le Singe de Hatlepool (Delcourt)

En une décennie, Wilfrid Lupano a bien bossé. Son premier scénario, Alim le tanneur, a d’emblée mis tout le monde d’accord, tant le public que les critiques. Et puis il a continué son bonhomme de chemin avec quelques perles, dont Célestin Gobe-la-Lune et, surtout, Le Singe de Hartlepool. A partir d’une légende (?), celle d’un singe capturé sur les rives anglaises après le naufrage d’un vaisseau français pendant les guerres napoléoniennes, Lupano dresse un effroyable portrait des croyances populaires et de la bêtise humaine. De fil en anguille, les habitants, se poussant les uns les autres, trouvent tous les prétextes possibles pour que ce singe soit pendu. Un procès aura même lieu auquel le malheureux simien n’en réchappera pas. Notons parallèlement que ce récit passionnant de bout en bout bénéficie de l’aide précieuse du dessin subtil de Moreau, dont c’est le premier ouvrage…

LV