Tout le monde déteste la censure

Tout le monde déteste la censure

Un cinéma qui s’éteint, une librairie incendiée, un festival sur la sellette. C’est un euphémisme de dire que le paysage culturel provençal aura connu meilleure rentrée…

Ainsi, à la mi-septembre, nous apprenions que dans la nuit du dimanche 10, un incendie volontaire avait été déclenché dans les locaux de la librairie marseillaise L’Hydre aux mille têtes, connue pour son engagement dans les luttes féministes et antiracistes. Au même moment, le gérant des cinémas Le César et Les Variétés, Jean Mizrahi, officialisait la fermeture définitive du premier, l’une des dernières salles historiques de la cité phocéenne, écrasée par des « conditions locatives insoutenables ». Le coup de grâce est tombé avec un article de Télérama révélant que le Pointu, inestimable festival de rock indé sur l’idyllique presqu’île du Gaou dans le Var, venait sans doute de connaître sa dernière édition. Pour préserver le site, selon le maire LR de Six-Fours-les-Plages, Jean-Sébastien Vialatte, en charge d’organiser l’événement. Possiblement pour des raisons politiques, selon quelques collaborateurs du festival interrogés par l’hebdomadaire culturel, qui fait état de chants anti-police entonnés par la foule lors du concert des Idles, une dizaine de jours après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.

Si ces événements n’ont aucun lien entre eux, hormis leur territoire géographique et le sentiment de désolation qu’ils provoquent, ils sont, chacun à leur manière, symptomatique d’une culture malmenée par son époque, dans laquelle la censure — économique, politique, religieuse — coule, elle, des jours heureux.

 

CC