The Wrestler - (USA – 1h45) de Darren Aronofsky avec Mickey Rourke, Marisa Tomei… / Sortie le 18 février

The Wrestler – (USA – 1h45) de Darren Aronofsky avec Mickey Rourke, Marisa Tomei… / Sortie le 18 février

Mickey les yeux au beurre noir

CINE-The-Wrestler.jpgVingt ans après son heure de gloire, Randy « The Ram » (le Bélier en VF), catcheur has been, se voit proposer un ultime défi en forme de double rédemption : retrouver son lustre d’antan et reconquérir une fille « délaissée ». De là jaillira la lumière…
Dès le début du film, la caméra installe une distance avec ce corps déchu, ce cœur brisé : assis sur une chaise, le dos courbé, Randy semble seul au monde. Ces premiers plans, à hauteur d’homme, sans fioritures, marquent un changement de cap chez Aronofsky, qui délaisse enfin les tics formels de ses précédents opus (?, Requiem for a dream, The Fountain) pour une mise en scène sobre et maîtrisée. Il sème ici un récit linéaire, fluide, sans artifices, caméra à l’épaule avec en toile de fond une Amérique abimée.
Réalisant une performance viscérale, Mickey Rourke se jette à corps perdu dans un rôle qui rappelle étrangement son passé. « Perdu » pour le cinéma depuis vingt ans, à l’exception de quelques seconds rôles (Buffalo 66’, The Pledge ou Sin City), Mickey Rourke, lifté, botoxé et boxé d’un peu trop près, renaît enfin de ses cendres, bouleversant dans ce rôle où il fait profil bas, aux antipodes du playboy/bad boy d’autrefois.
Jeu de miroir patent avec le parcours chaotique et sulfureux de Mickey, The Wrestler
nous parle moins du retour gagnant d’un catcheur lambda que du retour « auréolé » d’un grand acteur sur le déclin. Au point qu’Hollywood, marqué par cette performance extraordinaire, a déjà commencé à récompenser l’acteur via un Gloden Globe du meilleur acteur, généralement annonciateur d’autres bonnes nouvelles à base de statuette…
Pour tous ceux qui le pensaient K.O, l’ancienne belle gueule du cinéma américain manifeste la fulgurante preuve qu’un combat se joue jusqu’au bout.

ML