Ballast de Lucien Gaudion

Technomancie 2 au Couvent Levat

Le futur en chantier

 

Pour la deuxième édition de Technomancie, les laboratoires Deletere et Digital Diffusing Art proposent un week-end fourmillant d’idées et de sensations autour des nouvelles technologies. Petit tour d’horizon.

 

« Les enjeux des nouvelles colonies humaines ne se situent plus dans le cosmos ou dans les gisements profonds de la terre et des océans. C’est aujourd’hui dans les méandres des territoires technologiques (cyberespace, jeux en réseaux, réseaux sociaux, réalité augmentée) que les multinationales et autres startups pensent le monde de demain... »

Si la fabrique du futur passera inévitablement par les nouvelles technologies, gageons que les entreprises dont il est question ici, à commencer par les GAFA, ne soient pas les seules à l’imaginer — même si elles ont pris de l’avance… Aux citoyens de s’emparer de cette réflexion ; et aux artistes de les guider. Car la « fonction » de l’artiste n’est-elle pas d’interroger l’autre, d’amener l’observateur à réfléchir, voire à remettre en question sa compréhension et sa vision de la société ? Tel est tout l’enjeu de ce deuxième temps fort proposé par les laboratoires Deletere et Digital Diffusing Art et répondant à l’étrange nom de Technomancie.

Apparu il y a près d’un siècle (!), le terme de « technomancie » fait référence à une catégorie de capacités magiques affectant la technologie ou à des pouvoirs magiques obtenus grâce à la l’utilisation de la technologie. Ici, il s’agit de combiner « technologie et magie comme hypothèse de pratique pour les artistes. »

La vidéo en réalité virtuelle de Marie Lienhard Logics of Gold (projetée au Vidéodrome 2 pour la soirée de lancement et en boucle dans la chapelle du Couvent Levat pendant tout le week-end) en offre le parfait exemple, puisqu’elle permet au spectateur de faire l’expérience d’un vol « au bord de l’univers », lui procurant une sensation physique d’apesanteur inaccessible dans le réel. Les autres artistes exposés aux Couvent Levat proposent également de titiller nos sens via des installations interactives (Grégoire Lauvin, Matthieu Bertea) ou des œuvres numériques entre poésie sensible (Damien Sorrentino, Pascale Leblanc Lavigne) et interrogation sur notre rapport à la réalité (Clémence Doutre, Adelin Schweitzer).

S’il est un champ artistique permettant de sonder tout le potentiel des nouvelles technologies, c’est bien la performance. Qu’il s’agisse d’étudier la culture robotique japonaise issue de l’animisme shinto, qui confère à ses automates des comportements propres aux animaux domestiques (le projet Pet-sound), d’explorer le potentiel sonore d’un réseau électrique (Lucien Gaudion) ou de panneaux solaires (Jenny Abouav).

Conférences et concerts (l’électro cinématographique de Fenshu, le hip-hop punk de Hank!, le dispositif immersif de Brane Project) viendront compléter une programmation d’une richesse inouïe, permettant aussi bien de (re)découvrir l’infini champ des possibles numérique que de faire le plein de sens.

 

Cynthia Cucchi

 

Technomancie 2 : les 12 & 13/10 au Couvent Levat (52 rue Levat, 3e).

Soirée de lancement : le 2/10 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).

Rens. : www.technomancie.deletere.org

Le programme complet de Technomancie #2 ici