Tapage Nocturne - Territoires Electroniques

Tapage Nocturne – Territoires Electroniques

La question mérite d’être posée : quel est l’intérêt de cet article ? Voici une interrogation peu banale, du moins tout autant que le contenu de la manifestation en présence. En général, cette rubrique vise à inciter le lectorat de ce journal à se rendre à certaines soirées (concerts, mixes, performances…) plutôt éloignées du format… (lire la suite)

La question mérite d’être posée : quel est l’intérêt de cet article ? Voici une interrogation peu banale, du moins tout autant que le contenu de la manifestation en présence. En général, cette rubrique vise à inciter le lectorat de ce journal à se rendre à certaines soirées (concerts, mixes, performances…) plutôt éloignées du format « grand public », et pas spécialement données gagnantes au départ. Or l’affaire est ici entendue : Territoires Electroniques est un festival installé, qui a largement fait ses preuves sur ses trois premières éditions, et auquel bon nombre d’entre vous vont se rendre – avec ou sans notre aval. On va donc faire court, bien des choses ayant déjà été dites l’an dernier sur deux pages symptomatiques de notre attachement à cette manifestation, sorte de vitrine du travail réalisé à l’année par Biomix. Il semblerait que trois notions régissent la démarche du collectif aixois : le temps, l’espace et celle de frontière, elle-même sous-jacente des deux premières. Car si TE2006 (on ne fait pas plus warpien, même si l’on s’en détache peu à peu…) déroule l’essentiel de ses festivités sur un peu moins d’une semaine, il s’étend désormais sur la durée, ponctuant son tracé de dates occasionnelles, comme autant de mises en bouche avant le festin (de Nathan Fake, en février au Cabaret Aléatoire, jusqu’à Beans, booké à Orléans et Toulouse). Pour faire monter le buzz, y’a pas mieux… Dans un même ordre d’idée, les Biomen ont toujours soigneusement choisi leurs points d’ancrage, et ce bien avant qu’ils ne donnent vie à ces Territoires si justement nommés. Cette année, on les retrouve donc à la Cité du Livre (cinéma, table ronde, cinémix… la partie expérimentale du festival) et au Théâtre du Jeu de Paume (les marionnettes hip-hop de Puppetmastaz), deux places fortes de la culture à Aix avec qui ils avaient lancé l’an dernier une collaboration. Mais surtout, après avoir donné un second souffle à la Fondation Vasarely, les voici ce week-end à l’assaut d’un site encore plus inhabituel : le Village des Automates, situé non loin d’Aix et de la Sainte Victoire, dont la vocation est à des années-lumière de ce qu’elle s’apprête à accueillir… Et pourtant. Son ludisme et son mystère, comme un écho à la programmation, ne sont-ils pas les meilleurs gages d’un final en apothéose ? De concerts en sound-systems, d’installations en courts-métrages, l’affiche versatile et pointue – quoiqu’un peu moins ambitieuse que l’an passé – de ces Territoires Automatiques donne le « la » d’un week-end riche en expériences numériques, où la perte volontaire des repères, temporels, géographiques, stylistiques, résonne comme un sésame. Voilà pour le réveil des sens, et qui en donne en somme à ces quelques lignes…

PLX

Territoires Electroniques #4, du 31 mai au 4 juin, Aix et pays d’Aix
www.territoires-electroniques.org
www.biomix.org