Tapage Nocturne - Surtension #2 : Ninja Tune vs Leaf

Tapage Nocturne – Surtension #2 : Ninja Tune vs Leaf

Cette semaine, l’événement c’est bien sûr Aires Libres, festival de musiques à déguster les pieds dans l’herbe, les doigts aussi. Parce que la proposition, calquée sur les Siestes électroniques toulousaines, est intéressante, parce que le programme de cette première (avant une deuxième partie début septembre) l’est tout autant… (lire la suite)

Cette semaine, l’événement c’est bien sûr Aires Libres, festival de musiques à déguster les pieds dans l’herbe, les doigts aussi. Parce que la proposition, calquée sur les Siestes électroniques toulousaines, est intéressante, parce que le programme de cette première (avant une deuxième partie début septembre) l’est tout autant, et enfin parce que c’est gratuit, on sait déjà que vous serez nombreux à fouler la pelouse du parc Borély : inutile de s’apesantir. En revanche, une très belle soirée s’offre à vous à la veille de ce week-end bucolique : Surtension #2, qui fait suite à la première du nom donnée en avril, et en annonce deux autres au menu tout aussi affriolant dans le mois qui suit. A l’origine, cette soirée devait se consacrer au label Leaf, bastion d’une electronica captivante qui avait déjà eu les honneurs du Cabaret par le passé. Mais les promoteurs français de la structure anglaise Ninja Tune sont entre-temps passés par là, avec dans leur besace une tournée de quelques dates visant à promouvoir certains de leurs artistes. Ni une, ni deux, l’équipe du Cabaret a donc doublé la mise et transformé l’essai en une Surtension dont le principe, jouer la carte du « live » en formule club, s’efface cette fois-ci au profit du laptop. Côté Leaf, c’est Murcof qui officiera aux machines, après que Philippe Petit ait introduit la soirée avec un mix exclusif de Tony Morley, patron du label. La musique du Mexicain, basée sur les textures et les ambiances, est un modèle du genre pour qui aime à se plonger dans les arcanes du tout-digital. Le contraste sera donc saisissant avec le plateau proposé par Ninja Tune, plutôt orienté « groove ». Certes, le producteur américain Daedelus, issu de la prolifique scène hip-hop de Los Angeles, devrait lui aussi donner à entendre un univers assez abstrait : loin de son excellent premier album pour Ninja Tune, Exquisite corpse, le nouveau[1] s’attache à explorer la musique brésilienne sous un angle très warpien. Mais le ton sera donné par les autres sociétaires du même label : Adrian Josey de Pest, quintuor aperçu il y a peu au Poste, et surtout Zero dB, dont le premier album sortira finalement à la rentrée[2]. Il y a quelques années, donc une éternité, ces deux Anglais symbolisèrent – à coups de percussions endiablées et d’énormes lignes de basse – le futur du nu-jazz, juste avant que le buzz autour de ce courant ne retombe. Leur mix devrait en tous cas démontrer que cet hybride, si concocté avec les bons ingrédients, est toujours d’actu.

Texte : PLX
Photo : Aubery Edwards

Le 9 au Cabaret Aléatoire, 21h. Rens. 04 95 04 95 04

Notes

[1] Daedelus denies the days demise (Ninja Tune/Pias)

[2] Bongos, bleeps & basslines (Ninja Tune/Pias), sortie en septembre 2006