On pourrait comparer ce disque à un grand chapeau, où un magicien nébuleux aurait mis les meilleurs ingrédients musicaux psychédéliques et barrés du début des années 70. Puis il aurait mixé le contenu pour en faire cadeau à des Islandais, en manque d’écoute d’un enregistrement tel que le The end of an ear de Robert Wyatt. Le ton est donné. On flotte, on fume sans bouger de son fauteuil. Imprévisible, discret, magistral par moments, cet album s’écoute et se réécoute sans que l’on s’en rende compte. Et à chaque nouvelle écoute, on n’a pas l’impression d’avoir entendu les mêmes notes la fois précédente… Du neuf avec du vieux, qui sonne comme du vieux qu’on n’a jamais vraiment entendu auparavant. Surnaturel ! Comme quoi dans le grand Nord des geysers, il n’y a, Dieu merci, pas que Björk…