La Soucoupe et le perroquet © Paul Pascot

La Soucoupe et le perroquet au Théâtre Joliette-Minoterie & au Bois de l’Aune

La soupe aux choux version télé-réalité

 

Librement inspiré d’un épisode culte de l’émission Strip-tease, La Soucoupe et le perroquet croque le portrait doux-amer d’un couple d’amoureux des astres.

 

L’émission Strip-tease demeure dans la mémoire télévisuelle franco-belge comme la première — et sans conteste la meilleure — du genre voyeuriste, avant ses ersatz que sont Confessions intimes ou Tellement vrai. Au fil de ses numéros, sa caméra, témoin invisible, nous a fait découvrir l’univers souvent cocasse de personnages plus vrais que nature.

La Soucoupe et le perroquet est probablement l’un de ses épisodes les plus chéris et les plus mémorables. Or, il n’a pas été question pour Paul Pascot et sa collaboratrice, Julie Cardile, tous deux fraîchement sortis de l’ERAC, d’en faire une pure adaptation théâtrale, mais plutôt d’en extraire le matériau dramaturgique afin de façonner une création à part entière.

Ainsi Didier (campé par Paul Pascot, qui a récemment repris le rôle auparavant confié à un autre acteur), consacre la majeure partie de son temps à bricoler un vaisseau spatial et à rêver du cosmos, tandis que sa chère et tendre, Corinne (à qui Florine Mullard, collègue de promo de Paul, prête coquettement corps et voix), s’adonne avec une passion enfantine à compter les choux. Leurs occupations respectives donnent lieu à deux espaces distincts sur le plateau, celui de l’intime et de la maison pour Corinne, et celui de l’atelier, tremplin pour l’espace et le grand inconnu pour Didier.

La langue que ces deux-là parlent est imagée, poétique, les pronoms personnels s’effaçant volontairement par endroits. En partage, ils font preuve d’une innocence toute romantique et pourtant très concrète. Leur apparente naïveté et leur béatitude simplette laissent entrevoir une vision idéaliste et des ambitions véhémentes, sur fond de paranoïa complotiste sous laquelle pointe un soupçon plus inquiétant de violence conjugale.

Au final, une pièce bien ficelée, qui porte un joli quoique lucide regard sur l’amour au temps du voyage dans l’espace.

Barbara Chossis

 

 

 

La Soucoupe et le perroquet était présenté les 9 & 10/11 au Théâtre Joliette-Minoterie

Prochaines représentations : les 17 & 18/11 au Bois de l’Aune (Aix-en-Provence).
Rens. : 04 88 71 74 80 / www.mairie-aixenprovence.fr