Small is beautiful

Small is beautiful

Plus c’est petit, plus c’est bon

La deuxième édition de Small is beautiful reprend la formule qui a fait son succès, en même temps qu’elle célèbre à sa manière la Journée Nationale des Arts de la Rue, le 25 octobre : tout un symbole.

lieux-public-Run-for-love.jpgC’est dans l’air. Le vent de la création à l’échelle européenne n’a pas le souffle court, c’est le moins que l’on puisse dire. Et il souffle avec entêtement à Marseille. Un mois et demi après l’annonce de la victoire de la ville au titre de Capitale européenne de la Culture en 2013 et tandis que le projet de construction de La Cité des Arts de la Rue se poursuit, des artistes du genre issus de toute l’Europe s’invitent à Marseille pour prendre pendant trois jours possession du macadam. La première édition a conjugué les bonnes surprises et permis de tester la formule, directement héritée du projet In Situ, un réseau européen de création de spectacles sur l’espace public. Lieux Publics récidive en implantant (essentiellement) au cœur du seizième arrondissement une série de spectacles à ciel ouvert mêlant l’improbable et le réel. Le duo italien Tony Clifton Circus (re)donne au clown ses lettres de noblesse, bousculant les codes et s’autorisant des débordements de grands enfants. Les Grannys, des Autrichiens Irrwisch, sont franchement indignes. Quant aux Slovènes de la compagnie Betontanc, ils rejouent la scène du Cuirassé Potemkine, faisant dévaler du haut de l’escalier de la Gare Saint-Charles sept mille ressorts mobiles. Sacrée descente. Pour le plaisir. Pour donner à voir et à entendre, gratuitement, avec des grosses machines ou une petite danse, en musique ou pas. Un festival cosmopolite en forme de carte postale, qui choisit un titre en… anglais. All right ?

Bénédicte Jouve

Small is beautiful. Du 23 au 25/10 dans les quartiers Saint-André et Gare Saint-Charles. Rens. 04 91 03 69 08 / www.lieuxpublics.com

L’interview : Fabienne Aulagnier

Situé dans les quartiers nord, Saint-André accueillera pendant trois jours des artistes issus de toute l’Europe. Pour sa deuxième édition, Small is beautiful persiste et signe : relier l’art en espace public à la dimension européenne. La responsable du projet nous en dit plus.

D’où vient ce nom, Small is beautiful ?
C’est l’idée du petit format. Nous proposons des spectacles qui nécessitent relativement peu de matériel, composés de trois ou quatre comédiens au maximum, en gardant l’idée de cette dimension étrangère et cosmopolite avec un titre ludique.

Faut-il s’attendre à un lâché de nains de jardins ?
Euh… Non !

Mimie Mathy sera t-elle présente à l’ouverture ?
Euh…Non ! On ne peut pas regrouper sur un seul événement tout ce qui est petit et beau !

Comment est né le projet ?
Lieux Publics, qui est à l’origine du projet, pilote le réseau In Situ. C’est une plate-forme de spectacles de rue de petite forme, soutenue par la Commission européenne. L’idée, c’est d’accueillir et de produire des spectacles qui se sont fait connaître par le biais de ce réseau d’artistes.

Pourquoi le situer essentiellement à Saint-André ?
C’est notre point d’ancrage, le lieu où nous travaillons tous les jours. De plus, nous souhaitons proposer une dimension artistique et culturelle là où justement il en existe peu.

Comment le projet est-il relié à Marseille 2013 ?
Lieux Publics travaille déjà dans une lignée européenne depuis plusieurs années. Nous souhaitons ensuite développer l’événement dans le temps et dans l’espace : en étendant le nombre de compagnies qui participent ou le territoire de manière à ce que Small is beautiful couvre peut-être tout le territoire de la candidature.

Autrement dit, Small is beautiful, c’est un coup de projecteur sur un quartier avec des projets à dimension européenne ?
Oui ! C’est un projet européen et saint-andrésien !

Propos recueillis par Bénédicte Jouve