Short Cuts 231

Short Cuts 231

Volcano The Bear > le 29 à Montévidéo
On commence la quinzaine avec un ovni, qui avait fait son effet lors d’un passage au MAC en décembre 2007. Volcano The Bear (quel nom !) est un quatuor anglais qui confectionne depuis dix ans une musique totalement avant-gardiste, à la fois écrite et improvisée, à base d’électronique, d’objets divers et d’instruments, un fatras mystérieux qui tient autant du rituel ancestral que de l’expérience du bruit. Bref : ils n’obéissent à aucune règle, tant au niveau du format que de la matière sonore. Inclassable, donc intéressant. NB : seulement deux des membres seront présents sur cette date.
Amidst the noise and twigs (Beta-lactam Ring) www.myspace.com/volcanothebear

Los Chicros > les 31 et 1er à l’Intermédiaire
Second passage à l’Inter’ pour Los Chicros, formation pop parisienne qui compte parmi les toutes meilleures de l’hexagone (voir Ventilo #204). Comme Syd Matters ou Cyann & Ben, sa grande force réside dans sa capacité à faire le pont entre classicisme 60’s et références 90’s, à sa façon, sans jamais sonner « français ». Après avoir sorti récemment un maxi-vinyl dont une vingtaine d’exemplaires contenaient un ticket donnant accès à un concert privé chez soi (!), elle revient aujourd’hui avec un nouvel album conceptuel sous forme de zapping radio. En voilà une qui a de la suite dans les idées.
Radio transmission (Chicrodelic/Abeille Musique) www.chicrodelic.com

The Chap > le 4 à la Machine à Coudre
Le grand retour de l’asso In The Garage, à qui l’on doit l’excellent festival B-Side (prochaine édition au printemps 2009). Comme toujours, les filles ont le chic pour aller dénicher l’un des groupes les plus excitants du moment, de ceux qui fourmillent dans l’underground pop, loin des spotlights du showbiz. Basés à Londres mais de nationalités diverses, ces quatre spécimens (trois gars/une fille) se foutent bien des étiquettes pour abolir avec une franche énergie les barrières entre pop, electronica, r’n’b et post-punk. Ils excellent sur scène : l’un des moments forts de la quinzaine.
Mega breakfast (Lo Recordings/La Baleine) www.thechap.org

Alpha > le 4 au Poste à Galène
Comment survivre à un chef-d’œuvre ? Après la sortie du fort bien nommé Come from heaven (1997), les membres d’Alpha ont dû maintes fois se poser la question. Signés alors sur le label de Massive Attack, ils emmenaient le « trip-hop » vers des cimes que plus personne ne pourrait jamais atteindre, citant pour influences Burt Bacharach ou Michel Legrand. Leur réponse fut donc de faire la même chose… mais en moins bien. Pour le reste, on appréhende un peu le rendu scénique d’un duo réduit aujourd’hui à Corin Dingley (machines) et Wendy Stubbs (voix) : Alpha, ça reste de la musique de chambre…
The sky is mine (Don’t touch/La Baleine) www.myspace.com/alphastargazing

Arthur H > le 7 à l’Espace Julien
Il est l’un des plus singuliers francs-tireurs de la chanson française, créneau qu’il occupe à la marge depuis bientôt vingt ans. Pourtant, Arthur H avouait il y a quelques mois, en prélude à la sortie de son dernier album, qu’il cherchait désormais la reconnaissance du grand public. Crise de la quarantaine ? Son virage vers une esthétique mainstream, calqué sur le succès de Katerine avec Robots après tout, lui correspond mal : encore eut-il fallu que cela soit moins calculé, plus sincère. Il n’empêche que ses concerts, qui puisent bien sûr dans tout son répertoire, sont de grands moments.
L’homme du monde (Barclay) www.arthurh.net

Alela Diane > le 7 à l’Usine (Istres) et le 8 au Théâtre Lino Ventura (Nice)
En 2007, elle figurait en bonne place dans notre « top 10 » albums de fin d’année. Unanime, la rédaction s’enthousiasmait pour cette jolie Californienne au merveilleux timbre de voix, héritière d’une longue tradition folk dans son aspect le plus rudimentaire et pur, de Karen Dalton à Cat Power. Si la dame continue de promouvoir ce merveilleux disque tout au long du mois de novembre, sa véritable actu se situe ailleurs : au sein du projet Headless Heroes, concocté par deux producteurs autour de reprises de Vashti Bunyan, Daniel Johnston ou encore Nick Cave. On vous en reparle très vite.
The pirate’s gospel (Fargo) www.aleladiane.com

DuOud + Trio Chemirani & Haroun Teboul > le 7 à l’Auditorium du Parc Chanot
Au-delà des tables rondes, lectures, projections et autres rendez-vous proposés par les Rencontres d’Averroès (voir p. 4), quelques concerts viennent émailler le programme de cette quinzième édition. On retiendra en premier lieu celui qui réunit ces deux formations aux démarches similaires, puisque propulsant une certaine tradition orientale vers de nouveaux horizons : DuOud, le projet de Smadj (machines) et Medhi Haddab (oud), aux accents électro-jazz, et le Trio Chemirani, affaire de famille tournée autour du zarb (percussion iranienne), ici pour un set exceptionnel avec Haroun Teboul (oud).
www.rencontresaverroes.net

Second Sex > le 7 au Poste à Galène
Baby-rockers, la suite. Après les Naast, les Shades, les Plastiscines, il manquait encore ceux-là au palmarès du Poste. Evidemment, il s’agit désormais pour ces quatre-là, à peine majeurs, de prouver qu’ils ne sont pas qu’un phénomène de foire, fomenté par quelques rock-critics d’un autre âge. Leur album, enregistré en Suède avec le producteur des Hives, sort ces jours-ci : on peut l’écouter en intégralité sur leur page MySpace, et côté musique, ça fait son effet. Après, dès qu’ils chantent en français, soit une fois sur deux, Dick Rivers est dans la place. Vous, c’est une autre affaire.
Petite mort (Because) www.myspace.com/secondsex

Tricky > le 9 à l’Espace Julien
Avec Alpha (voir ci-contre), le revenant « trip-hop » du mois. Sauf que finalement, ces gens-là œuvraient bien au-delà des canons dictés par le genre, auquel ils se sont toujours défendu d’appartenir. Ainsi, Tricky n’a jamais caché son amour pour le rock, le blues ou le reggae, qui reviennent régulièrement dans son travail. Comme Alpha, il n’a jamais fait mieux que son premier album (Maxinquaye, 1995) tout en n’ayant pas à rougir de la suite, et reste assez difficile à appréhender pour ce qui est de la scène, où il est inconstant. Tout dépend de l’herbe et de l’humeur, pour faire court.
Knowle west boy (Domino/Pias) www.knowlewestboy.com

Sébastien Tellier > le 10 à l’Espace Julien
Disons-le : son concert au Cabaret Aléatoire, il y a quelques mois, ne nous a pas emballés. Ah si, il y avait le rappel au piano : La ritournelle (son classique impérissable), L’amour et la violence (beau comme du Christophe), La dolce vita (c’est effectivement du Christophe). A part ça, deux mecs aux synthés qui déroulent les boucles du dernier album, un peu vain dans sa tentative de réhabilitation d’une certaine forme de pop 80’s, mais surbuzzé eu égard à la personnalité du bonhomme – un vrai dandy, un vrai gentil. Sa prestation à l’Eurovision justifie-t-elle qu’on y mette le prix ?
Sexuality (Record Makers/Discograph) www.sebastientellier.com

PLX