Sex & The City, le film - (USA – 2h25 !) de Michael Patrick King avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall…

Sex & The City, le film – (USA – 2h25 !) de Michael Patrick King avec Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall…

La débandade

cine-sex-and-the-city.jpgTiré des chroniques de Candace Buchnell, Sex & The City et son credo porteur — que l’on pourrait résumer par « Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le zizi » — a indéniablement participé au renouveau des séries. Avec Dream On (le premier projet, hélas méconnu, des créateurs de Friends, Martha Kauffman et David Crane), la série a été la première à aborder frontalement la question du sexe, avec un langage cru et une bonne dose de dérision. Si, à voir parader les quatre actrices en robes de créateurs, on se doutait que le passage au grand écran relevait surtout d’un énorme coup de pub (Sarah Jessica Parker aurait négocié avec plus 80 marques) sans grand intérêt, on n’imaginait pas que le film sombrerait dans la caricature et la guimauve à ce point. Comédie romantique — qui n’a de comédie que le nom — (inter)minable, Sex & The City reprend le cours de l’histoire de nos héroïnes peu ou prou là où on les avait laissées. Désormais quarantenaires et maquées comme c’est pas permis, moralisatrices et plus superficielles que jamais, les « filles » n’ont pour obsession que le mariage et la taille de leur dressing. Pendant deux heures trente d’un plombant défilé de mode, l’intrigue se dirige lentement, très lentement, vers un dénouement convenu, sans que jamais l’on ne retrouve l’une des saillies impertinentes et libératrices qui faisaient le sel de la série. Seule une scène présentant très brièvement la conception toute personnelle de la cuisine japonaise de Samantha — la nymphomane de la bande — parvient à arracher un sourire au spectateur atterré. Sans rythme et dégoulinant de bons sentiments, ce produit 100 % girly (avec tout ce que le terme implique de misogynie sous-jacente) véhicule en outre toutes les valeurs du capitalisme triomphant, tentant de vendre à des brebis égarées un american way of life imbécile et écœurant.

CC