David Meltzer, La ferme du XXIe siècle, The National Geographic Magazine, février 1970

Semaine Terres communes

Quel avenir pour nos territoires métropolitains ? Comment nourrir les villes ? Que reste-t-il de nos communs ? Comment préparer le(s) monde(s) à venir ? Autant de questions auxquelles tenteront de répondre les urbanistes, géographes, philosophes et historien·nes invité·es à intervenir pendant cette semaine proposée par la Cité de l’Agriculture de Marseille et le Bureau des Guides, en écho à l’exposition Taking the Country’s Side (présentée à la Friche jusqu’au 21 mai).

Comme le rappelle Carolyn Steel dans son ouvrage Le Ventre des villes (2008), plus de deux tiers de l’humanité vivra en ville d’ici à 2050. La question de la subsistance alimentaire des métropoles se pose donc plus que jamais, et sera au cœur de la première journée de rencontres, en présence de l’architecte et urbaniste britannique, mais aussi de producteur·rices locaux·ales, qui vous permettront au passage de faire le plein de bonnes choses sur leurs étals.

Le lendemain, on tentera de « dessiner une biorégion » en compagnie de Daniela Poli, qui enseigne l’analyse et la planification du territoire et du paysage à l’Université de Florence. Au programme : poésie et politique, témoignages d’acteurs associatifs et atelier d’imagination collective pour envisager une « transformation écocentrée du territoire ».

Mercredi, on s’interrogera en matinée avec l’historienne et philosophe des sciences Isabelle Stengers sur ce qu’il reste de nos « communs », avant de poursuivre la discussion à l’Usine Pillard dans l’après-midi avec différents collectifs marseillais s’organisant autour de cette notion de « commun ».

Le 27, il sera question de « concevoir d’autres mondes » autour de l’architecte Pierre Janin et d’étudiants des trois écoles de l’Institut Mediterranéen de la Ville et des Territoires. En fin de journée, on célèbrera le quinzième anniversaire des indispensables éditions Wildproject qui, après l’avoir pensé, entendent bien contribuer à mettre en œuvre un futur meilleur.

Le lendemain, on sortira de la Friche pour arpenter la Belle de Mai et découvrir les initiatives du quartier, mais aussi visiter des fermes urbaines marseillaises, de Sainte-Marthe jusqu’au Roy d’Espagne, avant la projection au Gyptis de Nul homme n’est une île de Dominique Marchais, qui pose une regard cinématographique splendide sur le paysage, l’aménagement du territoire, l’exploitation politique locale et l’engagement citoyen.

Les 48h de l’agriculture urbaine et leur programme dantesque aux quatre coins de la ville pendant tout le dernier week-end du mois (ateliers, visites, débats, projections, promenades, marchés…) concluront en beauté cette semaine qui pose en filigrane la question suivante : derniers territoires de l’utopie, le local et le commun ne seraient-il pas les deux piliers indispensables à l’avènement d’un monde meilleur ?

CC

> Du 24 au 30/04 à la Friche La Belle de Mai (3e)

Rens. : www.cite-agri.fr/terres-communes

Le programme complet de la Semaine Terres Communes ici