La tournée des festivals - Musiques actuelles

La tournée des festivals – Musiques actuelles

Du hip-hop au rock, de la pop aux musiques électroniques, rares sont les festivals à pouvoir tenir la distance dans le grand sud. Raison de plus pour vous donner quelques pistes, à suivre en diagonale….

Selections naturelles

Du hip-hop au rock, de la pop aux musiques électroniques, rares sont les festivals à pouvoir tenir la distance dans le grand sud. Raison de plus pour vous donner quelques pistes, à suivre en diagonale.

C’est bien connu : la rédaction de ce journal a des goûts très arrêtés, affiche tout haut ses préférences et n’est aussi pas exempte d’une certaine (mais toute relative) mauvaise foi. En matière de musiques actuelles, cela donne un rejet de la sphère « musette skalternative métissée tribecore » (complétez à votre guise) au profit d’une certaine idée de la « pop moderne », dans une acceptation très large du terme qui irait du rock au hip-hop en passant par les musiques électroniques. On se comprend ? Bien : passons donc à une sélection très subjective de ce qui nous (vous) attend pour cet été. Premier constat : pour ce qui est des concerts, la proposition n’est pas tout à fait la même qu’en jazz ou en musiques du monde, c’est même carrément l’inverse (l’essentiel des festivités se déroule dans les salles entre septembre et juin). Il va donc falloir picorer à droite à gauche, aucun festival ne parvenant à imposer sur la longueur une programmation aussi excitante que les grands raouts estivaux (Eurockéennes en France, Dour en Suisse, Bénicassim – notre chouchou ! – en Espagne…). Concrètement, cela donne Sonic Youth à Istres (Les Estivales), les Rita et Coco Rosie au Théâtre Antique d’Arles (Les Escales du Cargo – une salle à la programmation exemplaire) et surtout Arcade Fire dans les arènes de Nîmes (le festival du même nom). Arrêtons-nous quelques secondes sur cette date, puisqu’il est inutile d’être médium pour vous annoncer là LE choc de l’été : le collectif canadien, qui dégage une intensité scénique proprement époustouflante, est en passe de s’imposer comme l’un des plus grands groupes du monde. Il marche sur les traces de Radiohead, dont on garde un souvenir impérissable dans ces mêmes arènes… Autre événement sur ce site : la venue de Björk en août. La première date ayant vite affiché complet, une seconde a été ajoutée (deux jours avant). Plus à l’est, les Voix du Gaou (cadre superbe) visent toujours aussi large mais comptent sur quelques exclusivités (Peter Gabriel, Mika), le bémol étant le même que pour les « festivals » cités précédemment : pas d’animations propres à ce type d’événement, pas de « pass festival », pas d’identité propre. Difficile, pour le festivalier, de s’approprier la chose… Second constat : côté electro, ça fuse de partout. Et notamment sur les plages, de Cannes (seconde édition des Plages Electroniques, thématiques et très accessibles) à Montpellier (où les clubs ont pignon sur mer). C’est d’ailleurs ici que se tiennent deux des événements majeurs de l’été : Electromind (programmation maousse costaud sur un seul soir et plusieurs scènes) et surtout Tohu Bohu, le festival organisé avec Radio France. Comme l’an passé, l’affiche est très excitante, à la fois pointue et versatile : Erol Alkan, Simian Mobile Disco, Dj Morpheus, Poni Hoax… et une carte blanche à Miss Kittin sous le Pont du Gard. D’autres événements plus spécialisés vous attendent dans des cadres souvent choisis avec soin (une constante sur ce créneau) : un château fortifié pour de la « minimale » (Electropulse à Beaucaire), un théâtre de verdure pour un son plus « abstract » (Nu-Ziq à Nice), une terrasse sur la Croisette (Pantiero à Cannes)… Et si, finalement, ce dernier festival représentait à lui seul, fort d’une programmation hétéroclite et captant merveilleusement l’air du temps (Justice, The Rakes, Herman Düne, Cut Chemist, CSS…), tout ce que l’on attendait d’un festival « pop moderne » en 2007 ?

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