Sale temps pour la planète

Sale temps pour la planète

En Syrie, nos pairs meurent sous les bombes dans l’indifférence générale. Ceux qui en échappent et atteignent miraculeusement les frontières européennes se voient rejeter en masse par une Europe égoïste et repliée sur elle-même, comme un symbole de l’étroitesse d’esprit occidentale.

Aux Etats-Unis, des gens envisagent sérieusement de voter pour un milliardaire abject qui assume fièrement de ne pas payer ses impôts depuis vingt ans — certains crient même au génie.

Dans un avion entre le Caucase et le Vatican, un souverain pontife, qui montrait pourtant des signes de plus grande largesse d’esprit que ses prédécesseurs, a colporté de vulgaires ragots sur les manuels scolaires français.

Entre l’Allemagne et les Etats-Unis, deux mastodontes de la chimie et de la biotechnologie agricole se sont alliés façon pompier/pyromane pour engranger toujours plus d’argent, l’un se chargeant de propager le cancer et l’autre de soigner ceux qui peuvent encore se le permettre.

En France, des millionnaires en maillot et chaussettes réclament une prime pour avoir fait leur boulot. Un ex président gaulois tente de fuir sa batterie de casseroles judiciaires par le biais électoral, finissant d’entamer la confiance du peuple envers un système politique moribond. Les prisonniers partagent leurs cellules avec des rats et des punaises de lit, des écoliers crèvent de froid l’hiver et mangent n’importe quoi toute l’année.

En France toujours, plus d’un dixième de la population ne peut plus se loger, se nourrir correctement et éduquer ses enfants.

On pourrait hélas poursuivre cette sombre liste sur des pages et des pages. Alors que faire ? S’en remettre à la culture peut-être ? Lire, aller au théâtre, dans les salles de concerts ou au cinéma, visiter des expositions… Remettre du beau dans nos vies. Rechercher du sens. Se relier aux autres. Voir et écouter le monde qui nous entoure. Faire entendre sa voix comme avec le projet « Raconter Marseille ». Penser le futur avec le RIAM Festival. « Dépasser notre raison individuelle par une intelligence universelle » avec Boris Cyrulnik. Penser pop, penser magie. Penser, danser et vibrer pour provoquer des jours meilleurs.

CC