R.I.P.

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C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la mort de Yann Quélennec le jeudi 1er décembre. L’éminent journaliste, que vous étiez nombreux à connaître, directement ou indirectement, via ses nombreuses activités dans la sphère des musiques électroniques, à Marseille et ailleurs, est tombé accidentellement du cinquième étage d’un immeuble de la rue de Rome, où sont installés les bureaux du magazine Playboy, dont il était le rédacteur en chef. Il avait trente-six ans. Il allait se marier. En presque vingt ans d’activisme, Yann avait écrit quelques-unes des pages les plus remarquables des magazines spécialisés (Coda, Trax, Only for dj’s…) comme de la presse généraliste (Libé, Playboy…). Figure incontournable des nouveaux courants musicaux, reconnu par ses pairs — et au-delà —, il s’était également illustré en tant que consultant (auprès de la SACEM, de l’ARCAM, de l’AFAA/Ministère des affaires étrangères…), programmateur (pour les festivals Medinma, Art des Lieux, Fiesta des Suds…), puis organisateur de soirées en créant l’association A l’Unisson, dont il était le président. Il nous offrit ainsi parmi les plus belles fêtes auxquelles nous ayons assisté, du mémorable Marsatac Le Dock au récent festival champêtre Aires Libres. Au fil des années, Yann était devenu un référent incontestable en matière de musiques électroniques, le seul digne de ce nom à Marseille, une balise pour tous les acteurs opérant dans ce domaine. Il avait aidé nombre d’entre eux à pouvoir faire un bout de chemin, quand ce n’était pas une carrière, et rien, semble-t-il, n’aurait pu arrêter cet élan qui le poussait à tirer les gens vers le haut — ce que chacun s’accorde à dire. En cela, Yann était comme un fil entre les uns et les autres : il faisait le lien. Nous l’avions connu à la fin des années 90, dans les locaux du journal Taktik où il avait lui-même commencé. Il nous avait mis le pied à l’étrier, comme on dit… Et n’avait pas manqué de le refaire, ces derniers mois encore. C’était un vrai professionnel, un monstre de travail qui ne laissait rien au hasard. Et un homme de goût : son exigence et son oreille n’auraient su accepter le compromis, ou alors, c’eut été pour voir plus loin. C’était enfin, et surtout, un homme chaleureux, dont la douceur n’avait d’égal que la générosité. « Il savait créer autour de lui un sentiment de fraternité », rappellent à juste titre ses amis et complices d’A l’Unisson. Les mots nous manquent pour traduire cette impression de gâchis que sa perte engendre. Nous tenons à exprimer notre sincère soutien à sa compagne Odile, à sa famille et à ses proches.

Un dernier hommage lui sera rendu ce mercredi dès 15h15 au Crematorium du Cimetière Saint-Pierre. Fleurs et couronnes non souhaitées. L’émission Free Your Mind, qu’il avait créé et animait depuis sept ans sur Radio Grenouille, aura lieu ce même mercredi de 19h10 à 21h, avec ses complices, pour honorer ce rendez-vous auquel il tenait. (www.grenouille888.org / 88.8 FM)