Retraites à poings

Retraites à poings

« Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner. » Le propos de Warren Buffet, un temps l’homme le plus riche du monde, date de 2005. Il ressort ponctuellement pour rappeler que les réformes dites structurelles présentent généralement un penchant net du coté des Buffet. Mediapart de rappeler que le fonds de pension BlackRock, mastodonte méconnu de « mon ennemi, c’est la finance », pousse Emmanuel Macron du coude depuis bien longtemps avant son élection. Leur but, évidemment intéressé : récupérer la mise de l’épargne-retraite, insuffisamment investie à leurs yeux par les Français dans leur portefeuille. Et d’avoir prodigué moult conseils à l’attention du gouvernement sur tout le bien qu’ils pensaient des « réformes visant à rationaliser l’ensemble actuel des régimes » sous la devise « 1 euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous ». Cette « escroquerie » du système prétendument universel que dénonce l’économiste Thomas Piketty en expliquant qu’entre ce même euro cotisé par un cadre et un ouvrier, il n’est pas tenu compte de l’évidente inégalité de leurs espérances de vie. Que la bonne question serait de garantir un montant décent des pensions de retraite pour les bas salaires et moyens, et de l’effort à consentir par les plus hauts pour y arriver. Technique, le débat ? Complexes, les solutions ? « Y a que le résultat qui compte », a prophétisé Didier Deschamps.

 

Victor Léo