Amis depuis l’adolescence, Jean Regnaud et Emile Bravo travaillent régulièrement ensemble (ils notamment signé la trilogie consacrée aux aventures d’Aleksis Strogonof). Leur complicité transparaît au fil de ces cent vingt-huit pages emplies de tendresse, de pudeur et entièrement dépourvues de pathos, ce qui tient de l’exploit tant le sujet abordé ici est périlleux : la prise de conscience par un tout jeune enfant de la disparition de sa mère. Ma maman… est un album magnifique, plein de vie, dont la précision dans la description des situations et la mise en place des ambiances ne manque pas de nous rappeler des souvenirs… On reprochera seulement aux auteurs de faire preuve de tellement de délicatesse et de retenue qu’ils risquent de perdre le lecteur, en manque d’émotions.