Série Entre la vie et la mort de Diane Guyot de Saint Michel

Paréidolie, Salon international du dessin contemporain

Tout un crayon

 

Le premier week-end de septembre, en pleine saison des orages, c’est une nuée pas que couleur graphite qui viendra crayonner Marseille et habiller les murs du Château de Servières. Pour sa dixième édition, le Salon international du dessin contemporain Paréidolie s’augmente d’une journée supplémentaire. Au programme, des galeries de France et d’Europe, des artistes confirmé·es et émergent·es, des institutions, un Photomaton mais en dessiné, le tout associé à l’ouverture des ateliers d’artistes et une section croustillante, dédiée à l’érotisme.

 

 

Ben oui, le sexe fait vendre, et puis intrigue, aussi ! Et c’est quand même le principe de base du salon, de vendre (et d’intriguer ses invité·es), même si chacun·e, indépendamment de sa bourse, peut y trouver sa volupté, comme, par exemple, de se faire tirer le portrait par Suzanne Strassmann et ses peintures performatives ; participer aux rencontres ; découvrir l’art en train de se faire aux Ateliers d’artistes de la Ville de Marseille, dont certains sont situés à l’étage du Château (artistes qui sont d’ailleurs exposé·es à la Friche la Belle de Mai dans Ni drame ni suspense (les condition de la durée) cet été) ; ou feuilleter la sélection de la librairie l’Histoire de l’Œil, sur place pour l’occasion.
Le clou de l’évènement, c’est bien le dessin. Les œuvres amenées par les seize galeries promettent un tableau bigarré de la scène actuelle du dessin, depuis notre Sud (Madrid, Montpellier, Cannes, Nice, Arles) jusqu’à plus au nord (Paris, Liège, Bruxelles ou Genève). La traditionnelle carte blanche à un·e artiste a cette fois été confiée à Diane Guyot de Saint Michel, qui présentera sa série Entre la vie et la mort, croqués sur le vif (si l’on peut dire) aux urgences de l’Hôpital Européen de Marseille. Caractérisé par son attrait pour le non-sens, son trait figuratif ou typographique saisit des situations incongrues des quotidiens devenus ordinaires.
Le paysage local s’y complétera des œuvres de six artistes de « Déjà » (Diplômés, Étudiants et Jeunes Artistes d’École(s) du Sud), ainsi que d’une partie de la collection du Frac Sud, Phantasmagora, avec notamment le nécessaire et minutieux travail de Cathryn Boch, aussi visible cet été au 3bisF (à Aix), qui cartographie avec du fil de couture. Enfin, le tracé ne se stoppant pas tout à fait au périmètre du boulevard Boisson, quartier sud vers le [mac] pour une sélection encore surprise intitulée Le Sentiment du dessin ; ou quartier nord au Couvent (rue Levat) pour – Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? – Non. de Jean-Luc Verna. Son atmosphère joue sur les symboles du sinistre, voracement inspiré par la provoc’ rock et la culture souterraine, contrastant forcément avec le cadre verdoyant du verger vertueux du Couvent.
Et tout cela, en plus de la trentaine d’espaces d’art qui participent à la Saison du Dessin, qui courra de Nice à Perpignan, de là jusqu’en décembre.

 

MD

 

 

Paréidolie, Salon international du dessin contemporain, 10e édition : du 30/08 au 3/09 au Château de Servières (11-19 boulevard Boisson, 4e).

Rens. : 04 84 26 94 28 / pareidolie.net