Parallèle 26 par les Cie Archaos et Sylvie Guillermin

8 clos

 

Née en 2006 de la rencontre entre les circassiens d’Archaos et la compagnie de danse Sylvie Guillermin, la pièce Parallèle 26 offre, pour sa reprise quinze ans plus tard, un écho saisissant à la jeunesse d’aujourd’hui.

 

 

À l’ère du covid-19, la jeunesse souffre, en manque de tout : de nourriture, d’espace, d’altérité, de liberté. « C’est dur d’avoir vingt ans en 2020 », comme dirait l’autre (sans penser à joindre les actes à la parole).

Présentée aux professionnels dans le cadre de la Biennale Internationale des Arts du Cirque (et à découvrir en intégralité sur la chaîne Youtube d’Archaos-BIAC), la (re)création Parallèle 26 illustre, avec autant d’acuité que de brio, la situation de cette jeunesse malmenée.

Il n’est pourtant pas question de pandémie en 2006, quand la chorégraphe Sylvie Guillermin et le tandem Guy Carrara/Raquel Rache de Andrade s’attellent à l’écriture de cette pièce sur le thème de l’enfermement. Inspirés par les ouvrages Surveiller et Punir de Michel Foucault et Cette aveuglante absence de lumière de Tahar Ben Jelloun, ils livrent alors un ballet aérien et terriblement physique pour huit artistes issus de leurs compagnies respectives, qui reflète la dureté et l’absurdité de l’univers carcéral.

Quinze ans plus tard, ce sont huit jeunes artistes en fin de formation de l’école de cirque CRAC Piste d’Azur et du Pôle National Supérieur de Danse Rosella Hightower de Cannes qui se retrouvent « enfermés » dans une imposante cage ouverte composée de vingt-six perches métalliques.

Dans une ambiance post-industrielle magnifiée par la musique de Frédéric Dutertre, ils égrènent le temps au rythme de leur vie d’enfermement, entre isolement, aliénation, tentatives d’évasion et difficulté à entrer en contact avec l’autre.

De contact, il n’y en a d’ailleurs presque jamais, à de rares exceptions près : une étreinte fugace, quelques brefs duels corporels… Ou encore un travail de « tissage » collaboratif qui clôt le spectacle de la plus belle des manières et cloue le spectateur à son siège, les jeunes artistes métamorphosant (et magnifiant) leur lieu de vie métallique avec quelques bouts de tissu et beaucoup de solidarité. Comme une métaphore de la vie qui reprend ses droits, comme un espoir de liberté retrouvée.

 

CC

 

Parallèle 26 par la Cie Archaos et la Cie Sylvie Guillermin était présenté le 5/02 à la Criée, dans le cadre de la BIAC.

Spectacle à voir ci-dessous.

Pour en (sa)voir plus : https://www.biennale-cirque.com/fr/ et http://www.archaos.fr