Notre univers impitoyable - (France – 1h27) de Léa Fazer avec Alice Taglioni, Jocelyn Quivrin, Thierry Lhermitte…

Notre univers impitoyable – (France – 1h27) de Léa Fazer avec Alice Taglioni, Jocelyn Quivrin, Thierry Lhermitte…

La guerre des sexes n’aura pas lieu

cine-notre-univers-impitoya.jpgAu petit jeu de la nostalgie télévisuelle, il est un générique qu’on n’oubliera pas de sitôt : « …Dallas… ton univers impitoya-a-ble… pam ! pam ! pam-pam !… ». Avec du pétrole, un peu d’alcool, beaucoup de brushing et d’obscures intrigues familiales, cette mauvaise série nous a donné très tôt une image du monde du travail certainement plus juste que ce que nous laissaient croire nos premiers rendez-vous à l’ANPE. Oubliez le désert texan et les chapeaux de cow-boys, gardez la jalousie, le sexe et le pouvoir, et vous obtenez Notre univers impitoyable. Coincé dans une modernité très « Ikea design », le film traite des rapports hommes / femmes dans le monde féroce de l’entreprise, et prend la forme d’un Smoking / No smoking du pauvre : Margot et Victor forment un couple épanoui, comme on dit. Avocats tous deux dans un même cabinet, ils se retrouvent en compétition pour le poste d’associé du patron, campé par l’impitoyable Thierry Lhermitte, qui a troqué pour le film son vieux slip kangourou contre une Lamborghini noire. Le film examine ainsi les deux hypothèses dans une alternance d’images plutôt laborieuse : Margot devient la boss, Victor bosse pour elle ; Victor devient le boss et Margot bosse pour lui. Si l’idée de départ n’est pas mauvaise, elle ne suffit pas à faire du film plus qu’un divertissement niaiseux pour lecteur / lectrice de Femina Hebdo ; tout est plat, lisse, parfaitement manichéen, avec quelques grands moments que ne renieraient pas nos pires politiciens, comme celui où le patron remercie sa secrétaire qui est restée travailler toute la nuit : « Merci Eléonore pour être restée si tard », réponse : « Quand j’en aurai marre, j’irai travailler à La Poste ! ». Waouh… ça, c’est du dialogue ! Et encore, je vous épargne l’épilogue de ce film (im)pitoyable qui nous fait presque regretter les JR et Sue Helen de notre enfance… pam ! pam ! pam-pam !

nas/im