Nevchehirlian, Monde nouveau monde ancien

Nevchehirlian, Monde nouveau monde ancien

Nevchehirlian, nouvel élan

Après huit ans passés à porter haut les couleurs du slam à Marseille, notamment avec Vibrion, Fred Nevchehirlian s’est lancé dans un autre projet, fait d’une seule voix et pourvu d’une dimension rock. L’album s’apprête à sortir : bienvenue dans son Monde nouveau monde ancien.

NEVCHEHIRLIAN.jpg« Pouvoir disparaître derrière les mots. Et les mots, derrière la musique. » Si Fred Nevchehirlian vient du slam, une discipline pour laquelle il s’est beaucoup battu et qu’il a longtemps revendiquée, le chanteur de Vibrion ne veut plus, aujourd’hui, « sursignifier, dire “regardez, c’est de la poésie”… Je ne veux pas en porter le drapeau. » Mais plutôt faire confiance aux auditeurs, en les mettant face à leurs responsabilités — « C’est en ça que le disque est politique. » Quel disque ? Son premier en solo. Ce Monde nouveau monde ancien, album rock avant tout. Comment raconter ça ? Les instants magiques ? Cendre et poussière, pliée dès la première prise ? Les textes offerts qui tombent pile poil sur la musique (Ronan Chéneau lui a écrit Tout) ? Et donc, la spontanéité, la générosité des intervenants : le batteur Gildas Etevenard « exigeant » de jouer sur Tout, Serge Teyssot-Gay (Noir Désir) refusant d’être payé, Jean Lamoot qui décide de mixer l’album alors que c’est son assistant qui devait s’y mettre, Marcel Kanche qui lui offre une chanson (L’homme troué) alors qu’elle était destinée à Mathieu Chédid et qui lui fait savoir qu’il en apprécie l’adaptation (alors que l’auteur de Vertiges des lenteurs est réputé pour son exigence)… Seul accroc, le label Cinq 7 qui se rétracte, alors que les discussions avançaient — son directeur a décidé que ça ne se vendrait pas. Peu importe : l’aventure ne pouvait pas s’arrêter, tout cela était tellement porté… Et si Le stade et son texte particulièrement retors ouvre le disque, « histoire de savoir où l’on est », le reste se veut rock, tout simplement. Son auteur ayant en tête de « ne négliger ni les textes, ni la musique, mais faire en sorte que l’auditeur fasse son chemin dedans. Je veux qu’on s’autorise à se laisser emporter par la musique, à y zapper les textes et puis, parfois, au détour d’un mot, d’une phrase, y revenir… » Pour ça, il n’y a qu’une façon de faire : prendre le temps. « Bleu pétrole, par exemple, au début, j’ai pas accroché. Et puis quand je me suis rendu compte que je l’écoutais tous les matins depuis deux mois… » Mais n’y voyez là aucune prétention, juste un hommage, une inspiration : « Bashung, ça été un phare, celui qui te rend meilleur, qui t’oblige à te tenir droit, qui t’interdit de tomber dans la facilité ». Prendre le temps ? Pour Monde Nouveau monde ancien, ça commence le 12 mai…

Reno Vatain

Dans les bacs le 12/05: Monde nouveau monde ancien (Underdog Records/Rue Stendhal)
Le 24/04 avec Sandra N’Kaké, Peter Digital Orchestra, No Bleu… au Cabaret Aléatoire. Rens. 04 91 33 06 54
Le 25/05 en ouverture de Coco Rosie au Théâtre du Gymnase. Rens. 04 91 33 06 54