Nés quelque part : le jeu

Nés quelque part au Dock des Suds

D’ici est d’ailleurs

 

Résultat d’une collaboration entre Ars Amina et l’Agence Française de Développement, l’exposition Nés quelque part propose un parcours participatif et immersif permettant d’explorer les enjeux du développement durable, dans une optique de sensibilisation et d’éducation.

 

Les pieds dans le sable chaud d’une île en Polynésie, entouré de cocotiers, le bruit des vagues vous chatouillant les oreilles… c’est ainsi que commencent les quelques moments de partage avec le quotidien d’une autre personne à l’autre bout de la planète, proposés par l’exposition interactive Nés quelque part.

Ils sont vingt et un. Vingt et un personnages, provenant du Cameroun, du Cambodge, du Maroc, de Polynésie, de Colombie, du Niger et du Nigeria. Et autant de problématiques développementales abordées.

À partir de neuf ans, enfants, adolescents et adultes se voient propulsés dans l’univers d’un parfait étranger, comédiens et décors à l’appui, pour prendre connaissance de ce qui nous touche tous, mais dont, pour la plupart, nous ignorons l’importance, voire l’existence. « Quand la nature va mal, c’est nous qui allons mal », lance une Polynésienne sur notre pirogue.

L’ONU annonce que si nous ne réagissons pas d’ici deux ans, la planète subira des changements irréversibles. Et c’est cette déclaration qui motive Véronic Joly, comédienne de Ars Amina. Pour elle, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour que les enfants, plus particulièrement, comprennent les enjeux d’aujourd’hui : « Ils entendent parler d’écologie comme tout le monde, de développement durable sans savoir ce que c’estCe spectacle-là leur permet de mettre du concret sur des mots qui sont partout dans les médias. » Beaucoup d’histoires abordées, telle que celle de la Polynésie française, ressemblent à un « film catastrophe, alors que c’est vraiment réel » : engloutissement d’une île sous la mer, dégradation de la biodiversité… « Les personnages existent vraiment, insiste Véronic, il est donc primordial d’en prendre conscience. » Ainsi, à l’aide de témoignages recueillis par Cécile Delalande auprès de l’AFD, les comédiens se sont emparé du texte pour lui donner vie, sensibiliser les enfants et « ouvrir les portes, pour que les adultes puissent se dire “Je vais me renseigner là-dessus.” »

Et l’expérience fait son effet : après Strasbourg, Paris, Lyon, Roubaix et Bordeaux, ce sont les Marseillais qui en ressortent touchés. La comédienne nous raconte ainsi qu’en sortant de l’exposition, un enfant aurait trouvé quelque chose de très concret à faire, déclarant : « Demain, je prends ma graine et je vais la planter quelque part dans Marseille. »

 

Agathe Mangialomini

 

Nés quelque part : jusqu’au 11/11 au Dock des Suds (12 rue Urbain V, 2e).

Rens. : http://nesquelquepart.fr