Le Huis Clos de Michel Raskine se déroule dans un hangar glauque à la lumière blafarde que projettent des néons agressifs. Une sirène stridente et menaçante annonce la venue des personnages dans ce lieu oppressant. Le lâche arrive en tête, suivi de l’aguicheuse assassine dans son manteau de fourrure vulgaire. Le trio devient complet quand une femme d’apparence inquiétante fait son entrée. Ses paroles sont dures et destructrices. Son physique colle au mieux à son rôle : elle est d’une maigreur saisissante, crâne rasé et blouson en cuir rouge pour allure. Le spectateur est happé. Anxieux, il frissonne devant ce qui se passe sous ses yeux. Les trois pantins aux vies abîmées s’empoignent, se collent, se resserrent, se cognent. Des chaises volent, tombent. C’est vivant. Mais on ne peut pas tuer les morts. Alors il reste les mots. Glaciaux, ils balaient tout sur leur passage. C’est fort et excessivement bien joué. On en ressort sonné, avec l’impression étrange d’avoir compris une terrible vérité.