Master Keaton Vs Trouble is my business

Naoki Urasawa – Master Keaton (Editions Kana)
Jiro Tanuguchi – Trouble is my business (Editions Kana)

Beau travail des éditions Kana, qui publient des œuvres de jeunesse de deux mangakas parmi les plus populaires et talentueux. Après Enemigo, Jiro Taniguchi (Le Journal de mon père, Quartier lointain) voit un autre de ses romans noirs du début des années 80 édité en France. Trouble is my business met en scène Jotaro Fukamachi, un détective privé aussi doué professionnellement que paumé dans sa vie privé. Un homme fragile, tiraillé entre sa grande conscience professionnelle, son envie de recoller les morceaux avec une fille qui le houspille autant qu’elle l’apprécie et une ex-épouse dont il ne peut se départir. L’occasion de découvrir un artiste au style graphique en construction, dont le trait n’a pas encore atteint sa finesse actuelle, bien que les vignettes ne manquent pas de détails et de caractère, à l’instar des personnages.
Dans Master Keaton, on retrouve un Naoki Urasawa (Monster, 20th Century Boys) très affûté. Ce manga narre les aventures de Taichi Keaton, un archéologue œuvrant en tant qu’enquêteur pour une compagnie d’assurance, en sus de ses occupations scientifiques. Son passé d’agent des services spéciaux britanniques lui confère des aptitudes à la survie et au combat qui lui permettent de se tirer des situations les plus complexes, tel un Mac Giver surentraîné.
Le point commun entre ces deux séries est leur construction, faite de chapitres indépendants à dévorer avec gourmandise, un fil rouge permettant de donner de la consistance aux protagonistes. Un format qui sied à merveille à des histoires séduisantes.

SV