Marciel l’Enchanteur au Théâtre Toursky

Marciel l’Enchanteur au Théâtre Toursky

Marciel soit loué !

 

Depuis le 7 janvier, une question revient : peut-on rire de tout ? Marc Hollogne confirme en tout cas que l’on peut rire de soi-même et de ses malheurs. Avec Marciel l’enchanteur, il se livre avec brio à l’exercice périlleux de l’autofiction.

 

Il nous narre avec humour et dérision « la chute », ou comment hissé au sommet de la gloire (illustré par un montage mémoire d’extraits d’émissions de TV et d’anciens spectacles), on peut se retrouver sur la paille d’une grange, ruiné et réduit à charmer son vampire d’huissier. Après le faste de ses précédents spectacles de « cinéma-théâtre » qui l’ont rendu célèbre, Marc Hollogne reprend par la main son personnage de Marciel et le ramène à ses débuts, il y presque trente-cinq ans, au café-théâtre et à la chanson. L’Espace Léo Ferré, la nouvelle salle du Théâtre Toursky, offre un écrin parfait à ce spectacle de cabaret tout frais qui se construit et s’écrit différemment soir après soir face à un public enthousiaste. Ce dialogue avec un huissier est un acte de résistance pur qui pourrait se lire comme le combat permanent pour sa survie de tout artiste ou structure culturelle face à l’adversité, au formatage, aux affres de la création et au pouvoir dominant de l’argent. « Je gagne un euro, j’en dépense deux pour la création. » Fantasque, frondeur, Marc Hollogne est sur tous les fronts, ce qui peut dérouter, mais son énergie débordante et la beauté de sa voix nous ramènent à lui dans ce tour de chant de sa composition. Surtout lorsqu’il prend la voix de son compatriote Jacques Brel avec cette mélodie : « Comment vivre sans toi ? »… que l’on peut entendre « … sans toit ? » ou « sans toi la scène », espace vital d’Hollogne.

Maryline Laurin

 

Marciel l’Enchanteur: jusqu’au 28/02 au Théâtre Toursky (16 promenade Léo Ferré, 3e).
Rens. : 04 91 02 58 35 / www.toursky.org