L’interview : Enablers

L’interview : Enablers

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Il faut croire que Marseille est une ville qui plaît à Enablers. Déjà aperçu ces dernières années, le groupe californien de « rock pour adultes » fait cette fois-ci escale pour une résidence autour d’une installation participative, initiée par le GRIM à Montévidéo. Rencontre avec trois des quatre membres du groupe, Kevin Thomson (guitare), Doug Scharin (batterie) et Pete Simonelli (voix, textes).

En quoi consiste cette installation participative ?
KT : C’est une pièce où la musique sera régie par un ensemble de règles déterminées par un lancé de dé. On a également construit une harpe au milieu de la pièce, qui va du sol au plafond. Elle produira des sons générés par les vibrations du studio. Un des titres de ce projet était Collisions Begets Collusions : il traduit une volonté de faire cohabiter les différents sons plutôt que de les confronter.
DS : On y avait beaucoup réfléchi durant notre dernière tournée. A cette époque, un livre avait retenu mon attention, qui évoquait les différentes relations sociales et la manière dont elles évoluent en fonction de la taille d’un groupement d’individus. J’ai alors fait le parallèle avec notre approche musicale, et la manière dont nous agissons au sein du nôtre. Cette installation va essayer d’approcher un peu tout ça, de manière musicale.
PS : J’ai réellement l’impression d’être dans un instrument. C’est très stimulant.

Cela doit ouvrir de nouvelles perspectives de travail…
PS : Tout à fait. On ne peut pas vraiment savoir comment ça va sonner, ou ce qui va être produit au final, ni se compromettre à faire quelque chose de prévisible.
KT : L’idée de « jouer » est très importante. L’esprit d’enfants qui jouent est constamment stimulé par de nouvelles idées. Adultes, on perd un peu tout ça. C’est pourquoi je rêve de créer une aire de jeu sonore !

Est-ce que cette conception du jeu, et de la musique, alimente également vos concerts ?
KT : Oui, c’est quelque chose qu’on prend réellement au sérieux mais en même temps, on essaie de s’éclater un maximum sur scène. Tout le monde parle de l’interactivité ces derniers temps. Il n’y a pas plus interactif qu’un musicien. Tu dois toujours être connecté aux autres membres du groupe, au public. C’est un immense échange d’énergie.

Avez-vous un album en préparation ?
KT : On y travaille. Cette résidence va forcément générer de nouvelles idées, et en les répétant, on va avancer sur de nouveaux morceaux. C’est tellement difficile pour nous de répéter, on habite tous à des endroits assez éloignés les uns des autres, de la Californie jusqu’à New York…

C’est donc une solution de facilité, de vous retrouver en France…
KT : Oui. Et puis il y a la bonne bouffe, le vin, extraordinaire, et les gens, qui sont cool !

Propos recueillis par PM
Photo : Lenny Gonzalez

Enablers : le 3/05 à la Machine à Coudre (6 rue Jean Roque, 1er). Rens. 04 91 55 62 65 / www.lamachineacoudre.com / www.enablerssf.com