Let’s Get Physical © Delgado Fuchs

Let’s Get Physical par le duo Delgado/Fuchs au Théâtre du Merlan

L’Interview : Nadine Fuchs et Marco Delgado

De retour au Merlan pour trois représentations, le duo continue d’explorer sa fascination pour la mise en scène du corps dans sa nouvelle création, Let’s Get Physical. Entre deux répétitions et une soirée buzz paella-chocolat organisée par le Waaw, les charmants Hispano-Suisses nous livrent quelques secrets de fabrication.

On a tendance à vous qualifier d’inclassables tant vous touchez à tout et mélangez les genres. Malgré tout, y a-t-il quelque chose qui guide vos recherches et votre travail ? Ou alors votre travail consiste-t-il justement à tout mélanger pour brouiller les pistes ?
Ça pourrait être un élément de réponse, brouiller les pistes. En fait, notre manière de travailler est très lente, très processuelle et besogneuse. Tout se fait sur la longueur, mais sans véritable idée de départ, en touchant à pas mal de genres avec l’envie d’explorer les potentialités de chacun, en tissant de petites choses qui se simplifient et se clarifient au cours de ce long processus.

Avez-vous des thèmes de prédilection ?
On n’a pas vraiment de thématique de départ ; la création peut naître d’un mouvement, d’un objet, d’une attitude. Le point de départ est souvent une fascination, un vêtement, une matière qu’on porte tous les deux… et qui rentre alors dans le processus de la création. D’une pièce à l’autre, on est dans la continuation du travail précédent, car on travaille sur les mêmes questions, comme la présence de l’artiste danseur sur scène, le regard du spectateur… On essaye d’avoir une présence très « physical », d’être très conscient du moment et du fait que c’est une représentation. On essaye aussi d’être toujours sur cette corde un peu raide où l’on ne sait pas vraiment si on est en représentation.

Vous empruntez le titre de cette création à un célèbre morceau d’Olivia Newton John. Let’s Get Physical est-il un hommage au culte du corps, à la musique des années 80, ou juste un clin d’œil ?
Au départ, c’était un titre de travail qu’on avait vu sur une affiche, avec une nana plantureuse portant une espèce de bandeau sur la tête. Le titre est resté car il collait bien au spectacle ; on a un côté très « physical » sur scène. La fin de la vidéo accompagnant le spectacle, assez ouverte, apporte le côté « let’s get ». C’est en quelque sorte une invitation faite au public de participer au final, dans une sorte d’apothéose collective.

Peut-on dire que le spectacle raconte une « vraie » histoire, avec une trame précise, ou est-ce un enchaînement de petites formes pour mettre en scène le corps ?
Dans le processus, il y a plein de petites histoires et de saynètes sur lesquelles on travaille. Mais il y a quand même une logique qui se met en place : tous ces morceaux de puzzle s’imbriquent et viennent donner du sens petit à petit, avec plusieurs lectures possibles faisant appel à l’imaginaire de chacun.

La vidéo tient une place importante dans le spectacle. Pourquoi utiliser ce support pour parler du corps ?
Dans nos spectacles, on s’est toujours posé la question de l’utilisation de la vidéo pour montrer la danse. Récemment, on a commencé à travailler avec un réalisateur, et donc l’œil d’un vrai cinéaste. Ensemble, avec notre esthétique un peu léchée, des couleurs, une voix off travaillée, on a monté une vidéo très frontale et très « physical » aussi. C’est quelque chose de très clair, presque en interactivité avec le public. A lui de faire son choix…

Sur votre site Internet, il y a une petite vidéo d’exercice physique. Si je suis vos conseils, que va-t-il arriver à mon corps ?
C’est une excellent question, il y a des choses qui marchent vraiment. Tu peux tester et tu nous enverras un petit message.

L’une des originalités du projet est la participation d’une vingtaine d’amateurs formés en quelques jours. Pourquoi faire participer des amateurs ? Est-ce un défi, une expérience ou un réel besoin ?
C’est un peu de tout ça, mais il y avait quand même une idée dans ce projet. Pour nous, c’est un peu la cerise sur le gâteau qui nous permet de sortir de notre univers, de découvrir des gens, des corps, des personnalités. On avait envie de rendre ces personnes complices du spectacle. Sur scène, ils ne joueront pas quelque chose, mais seront là comme une installation esthétique, complices d’un regard porté sur l’ensemble du spectacle.

Marseille Provence Capitale européenne de la Culture en 2013, ça vous inspire quelque chose ?
On entend pas mal de choses, et pas que des belles, car il y a beaucoup d’envies et pas forcément toutes les possibilités. Mais évidemment, on pense que c’est une bonne chose.

Propos recueillis par Yves Bouyx

Let’s Get Physical par le duo Delgado/Fuchs : du 18 au 20/10 au Théâtre du Merlan (Avenue Raimu, 14e).
Rens. 04 91 11 19 20 / www.merlan.org

http://www.delgadofuchs.com

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