Les maux de la faim

Les maux de la faim

Simultanément aux mouvements de grève, Hôpital, Justice, Éducation, Culture crient famine et sonnent l’alerte. Rien qu’à Marseille, une cinquantaine de chefs de service de médecine démissionnent de leur fonctions administratives ; la fusion des tribunaux et les modifications des procédures éloignent à dessein les justiciables des juges ; les professeurs et leurs élèves protestent contre la rupture d’égalité des nouvelles épreuves du bac ; les projets culturels sont toujours les premiers à mourir des économies. Partout, l’affaiblissement des missions de service public ne peut que se constater. Défaire les filets de protection tressés par les luttes passées est un leitmotiv, suivi patiemment par ce gouvernement. Quitte aujourd’hui, et c’est notable, à tordre méchamment le bras de l’opposant et passer la liberté à l’éteignoir. Se battre une vie durant pour le fruit de son labeur, chacun en accepte l’augure. Si nous est promis le temps de la retraite. Baisser les armes quand elles sont devenues trop lourdes à porter. Voir venir paisiblement la dernière bataille. La réforme du « système universel de retraite » renonce à cette promesse de sécurité sociale tenue génération après génération. Pas de répit, point de salut. Il faudra courir jusqu’à la tombe. Passer l’arme à gauche, tout un programme !

 

Victor Léo