Les loups sont entrés dans Paris

Les loups sont entrés dans Paris

Quelle magnifique faculté de résilience ! Quelques mois seulement après le coup de semonce de janvier, l’autruche, tête enfouie et cul tendu, n’y pensait déjà plus un brin. Faut dire qu’à moins d’être dessinateur de presse, juif ou flic arabe, il n’y avait pas vraiment de quoi s’inquiéter…
Mais là, le message semble plus clair, l’aversion de notre adversaire se précise. Tous ceux qui sortent faire un tour un vendredi soir sont leurs ennemis. Tous ceux qui boivent des coups, qui dansent, qui tchatchent pour le plaisir, qui vibrent sur un son, sont leurs ennemis. Ceux là aussi qui pratiquent leur religion dans le respect de l’autre, ceux qui ne croient en rien ou simplement en l’humain, ceux qui ne tripent pas sur un aréopage de vierges comme prime de départ mais sur une femme libre qui s’offre, sont leurs ennemis.
Sans oublier bien sûr tous les amateurs de foot, de jupettes courtes, de filet mignon, de vaine rhétorique, de déambulation gratuite, d’art abstrait comme d’art antique, de films de boules et de westerns épiques. Bref. Un paquet de monde de tous les genres, tailles, sexes, religions et couleurs.
Notre démocratie, notre mode de vie, notre liberté sont menacés et certains veulent nous imposer un changement radical de paradigme.La République est là pour s’y opposer et on ne peut pas dire qu’elle se soit dérobée face à ses obligations, mais l’ampleur de la menace nécessite également une réaction de l’ensemble du corps social.
Aujourd’hui se dispute et se façonne le monde de demain, dans le bruit et la fureur, et jouer la montre serait la première et la plus mortifère des erreurs. Non moins délétère serait de céder à la tentation du repli — Marion Maréchal (nous voilà) est actuellement créditée de 40 % des voix au premier tour des Régionales… —, l’implosion qui en découlerait inévitablement étant d’ailleurs le but premier du déchainement de violence dont nous venons d’être victimes.
Alors, bottons le cul à tous ces connards et aimons-nous les uns les autres !
Amène.

Laurent Centofanti