Dresse? pour tuer de Samuel Fuller

Les Classiques de l’été à l’Institut de l’Image

Nouvelles bobines

 

Fin de saison pour l’équipe de l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence, qui propose en juin et juillet un cycle large, Les Classiques de l’été, au sein duquel le grand cinéaste américain Samuel Fuller se taille, pour notre plus grand plaisir, la part du lion.

 

Le démarrage de la saison estivale est l’occasion, chaque année, pour l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence, de proposer un florilège de grands classiques cinématographiques, au gré des rééditions numériques en salles. Le cinéma de répertoire profite en effet de ce nouveau format ayant supplanté la pellicule, pour quelques ablutions, encore timides à nos goûts, dans un bain de jouvence cinéphilique. De nombreux distributeurs — l’immense Carlotta en tête, régulièrement chroniqué dans ces colonnes, mais également d’excellentes structures plus discrètes telles que Solaris ou Mission — s’attachent à offrir une nouvelle jeunesse aux trésors du patrimoine cinématographique mondial, en restaurant et distribuant de nombreux films devenus rares en salles, faute de bobines 35mm disponibles. Ainsi, l’équipe de l’Institut de l’Image profite de la réédition en copie numérique de l’éblouissant opus de Samuel Fuller Dressé pour tuer pour proposer un focus bienvenu sur l’un des plus fulgurants cinéastes américains. Cinq films — dont les excellents Shock Corridor ou The Naked Kiss — permettront de prendre conscience de l’importance de ce réalisateur de premier plan, violemment en rupture avec le dogmatisme hollywoodien. Dressé pour tuer, inspiré du roman de Romain Gary Chien blanc, peut être considéré comme l’un des grands films maudits des quarante dernières années. La sortie du film fut plus que chaotique, disparaissant rapidement des écrans du fait d’un sujet jugé sulfureux : une jeune actrice recueille un chien blessé, dressé pour attaquer à mort tout Afro-Américain croisant sa route. Un formidable brûlot qui, au mieux, rejoignit les rayons du cinéma d’exploitation du début des 80’s. Il était donc grand temps de réhabiliter ce film immense, dont le sujet reste malheureusement bouillonnant d’actualité. Autour de ce petit cycle Samuel Fuller, quatre autres opus viennent enrichir cette programmation estivale, dont le deuxième film de Martin Scorsese, Bertha Boxcar, plongée humaniste dans l’Amérique de la Grande Dépression, portée par David Carradine et la sublime Barbara Hershey.

Emmanuel Vigne

Les Classiques de l’été : du 4/06 au 8/07 à l’Institut de l’Image (Cité du Livre – Salle Armand Lunel, 8-10 rue des allumettes, Aix-en-Provence).
Rens : 04 42 26 81 82 / www.institut-image.org

Toute la programmation des classiques de l’été jour par jour ici