In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord

Les 3 ans du Videodrome 2 et le cycle « 68-18 : Oui, Mais »

Courant alternatif

 

Le Videodrome 2 fête ses trois ans : trois années de liberté cinématographique, éloignées des diktats de l’industrie, qui ont permis à l’équipe de ce lieu désormais incontournable de (re)penser la diffusion du cinéma sous toutes ses formes, et la découverte d’œuvres trop absentes de nos écrans.

 

Trois années auront largement suffi à l’équipe de Videodrome 2 pour confirmer ce point : le cinéma, dans ses représentations plurielles, dans le vaste champ de ses possibles, ne peut plus seulement compter sur les salles de cinéma traditionnelles pour renouer ce fil d’Ariane avec le spectateur, et donner à voir l’étendue créative de l’image en mouvement. Partager une expérience collective autour d’un film, accueillir un pan du public qui se raréfie dans les salles labellisées, prendre acte des nouveaux usages de l’image contemporaine, ouvrir un espace de découvertes d’œuvres du patrimoine totalement absentes sur les écrans, enfin penser le geste de la diffusion autrement, tel est l’apanage de ces nouveaux lieux où le cinéma se réinvente. Si l’on ne peut manquer, bien sûr, de citer le Polygone Étoilé comme espace emblématique de cette dynamique, force est de constater que le Videodrome 2 est devenu au fil de ces trois années une structure incontournable, dans la cité phocéenne, mais plus largement dans le paysage cinématographique hexagonal, de la transmission de l’image en mouvement. La première mouture de Videodrome est née à l’aube des années 2000 : la diffusion alternative était déjà l’un des axes fondateurs du projet. En 2015, Videodrome 2 s’installe sur le Cours Julien, remodelant le concept, et lui offrant une seconde vie des plus passionnantes. Le travail collectif de programmation a permis — nous nous en faisons régulièrement l’écho dans ces colonnes — de développer une rare intelligence des regards sur le cinéma. L’équipe de Videodrome 2 fête donc bien légitimement ces trois années d’activisme cinématographique, les samedi 5 et dimanche 6 mai, avec, au menu, un atelier découverte du matériel de projection en pellicule (16mm et 35mm), une séance spéciale de l’hilarant chef d’œuvre de Blake Edwards The Party, une performance de Phil G. et un grand moment festif et musical, propre à nous emballer pour trois nouvelles années. Dans la foulée, le nouveau cycle proposé par l’équipe, en partenariat avec l’Équitable Café, s’attardera à explorer les représentations cinématographiques des événements de Mai 68, qui secouèrent l’Hexagone voilà un demi-siècle. Comme à l’accoutumée, quelques pépites constituent l’architecture de cette programmation, à l’instar d’In girum imus nocte et consumimur igni, film sans concession mais aux accents toujours contemporains de Guy Debord, Roland récit de Stéphane Gatti ou Le Vent de Vincennes de Katharina Bellan, récit de l’aventure collective et du passage du temps sur l’Université Paris 8. Un cycle qui s’inscrit dans le temps et l’histoire, à l’image de la place conquise désormais par ce lieu unique qu’est Videodrome 2.

 

Emmanuel Vigne

 

Les 3 ans de Videodrome 2 : les 5 & 6/05 au Videodrome 2 (49 cours Julien, 6e).

Cycle « 68-18 : oui mais » : jusqu’au 6/05 au Videodrome 2 et à l’Équitable Café (54 cours Julien, 6e).

Rens : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr/

Le programme complet du cycle « 68-18 : oui mais » ici