L’entretien | Aloïse Sauvage

Elle devait clôturer le festival Avec le Temps le 28 mars, et nous avions profité de l’occasion pour lui poser quelques questions. Entretien pré-confinement avec Aloïse Sauvage.

 

Aloïse Sauvage, c’était pas un peu prédestiné comme nom ?

C’est évidemment un patrimoine prédestiné à embrasser quelque chose d’artistique. J’ai eu très tôt l’envie d’être sur scène, de faire des spectacles, vers l’âge de dix ans. Stimulée par la musique d’abord et d’autres disciplines ensuite. Tout s’est fait plus ou moins simultanément.

 

Quel a été votre parcours ?

J’ai choisi de suivre des études de cirque contemporain après le bac, ce qui m’a permis d’appréhender mon corps et de retranscrire mon imaginaire et mes rêves en réalité sur scène. Le break dance m’a aussi beaucoup aidée à bouger d’une certaine façon. J’ai accumulé des couches de savoir-faire et aujourd’hui, mon bagage de cirque me sert pour tous mes projets. J’ai envie de poursuivre plusieurs disciplines en même temps et de faire des spectacles où je peux prendre des libertés et suivre mes envies pour créer des choses belles, absolues. J’ai envie de trouver des expressions de soi avec des moyens différents : là, je commence à poser ma voix.

 

Cela nécessite-t-il une importante discipline ? Comment s’organise votre travail pour la scène et le live ?

Je continue de faire des exercices, mais pas autant que je devrais. J’en ai besoin physiquement, et aussi pour mon bien être psychique. Je cherche encore mon équilibre autour de mes projets musicaux, dans une forme d’exigence qui se construit en fonction des contraintes de lieu, etc. Venant du cirque, je cherche encore à faire évoluer la lumière, par exemple, car pour moi l’identité lumineuse des spectacles est importante. Mais aussi la place de mon micro, comme dans le clip de Présentement ; l’idée, c’est de devenir un ensemble, un tout.

 

Pourquoi ce titre, Dévorantes ? Que représente-t-il pour vous ?

Dévorantes, c’est d’abord une chanson, qui est devenue le titre de l’album comme une évidence. J’adore ce mot, à l’image lyrique ; emprunté à la littérature, peu utilisé dans le langage courant et à la fois animal et physique. Ce sont mes envies, mes peurs, mes failles, mes amours qui peuvent être dévorantes. Pour l’album, cela parle d’amour, d’absence, de deuil, de mélancolie. J’ai écrit mes textes et composé ma musique en quelques mois et j’ai « pensé » les arrangements. Je suis juste aidée pour le côté technique, n’ayant pas encore totalement ce savoir-faire et qu’il y a des gens hyper doués.

 

Face à l’engouement de la presse, des médias et du public, vous n’avez pas peur d’un succès trop intense, difficile à gérer ?

Non ! Je peux me réjouir de plaire à plus de monde. J’apprends à dire non, et je dois faire des choix ; j’ai laissé le cinéma de côté pour l’album. Il s’agit de trouver un équilibre et de continuer à faire des belles choses.

 

Qu’attendez-vous du live et de votre tournée en général ?

Que les gens soient heureux en sortant, et que moi aussi je sois heureuse ! Je veux juste continuer à travailler, rester exigeante et moi-même, surtout. J’ai encore beaucoup à apprendre et je suis toujours en quête d’absolu.

 

Propos recueillis par Cécile Mathieu