Le Transformateur, nouveau lieu du Ballet d’Europe
Long-circuit
Dix ans après avoir monté le Ballet d’Europe, Jean-Charles Gil se lance dans une nouvelle aventure avec le Transformateur. Toujours aussi artistique qu’atypique.
L’homme est un passionné. Il parle de sa profession non pas comme d’un métier mais plus comme d’un sacerdoce, dans lequel il s’investit corps et âme. C’est avec cette même énergie qu’il s’est lancé dans son nouveau projet, le Transformateur. « C’est une évolution du Ballet, une nouvelle manière de travailler ensemble et de se découvrir. Et surtout d’être plus proche du public sans qui les artistes et leurs créations ne pourraient pas exister. » Par « Ballet », il faut comprendre le Ballet d’Europe, une entreprise à laquelle Jean-Charles Gil s’est consacré pendant dix ans. Durant ces années, il a accueilli de jeunes artistes au sein d’une usine reconvertie en lieu de travail pour les accompagner, les aider à s’adapter et à évoluer. Aujourd’hui, le Ballet est dissous mais le lieu, le fameux Transformateur, existe toujours. Et c’est lui qui se retrouve au cœur de cette nouvelle aventure. « Lors de la Capitale européenne de la Culture, nous avons ouvert notre lieu au public et ça a été une réussite. Le projet du Ballet s’essoufflant un peu, on s’est dit que c’était le moment d’évoluer. » L’ancienne usine est désormais prête à recevoir ses premiers visiteurs. Lieu atypique, le Transformateur se veut un « poumon culturel » à Allauch, où la liberté de création et la rencontre entre artistes et public sont au centre des préoccupations de l’équipe qui le gère. « On a souhaité conserver ce côté non académique et diversifié qu’on avait déjà avec le Ballet. On est à la fois un lieu d’accueil et de résidence pour des artistes, jeunes ou professionnels, et un espace dédié à la création artistique autour de la danse bien sûr, mais aussi pour les arts en général. » Tout le concept est dans le titre : transformer les idées en créations, transformer les gens, leurs perceptions. « On est dans une ancienne usine électrique, l’appellation avait du sens. » Pour son ouverture le 5 juin prochain, le Transformateur se dévoile à travers une soirée riche et surprenante, tant dans sa forme que dans les propositions. « Cela va être un aperçu de la manière dont nous souhaitons faire vivre le lieu avec des cartes blanches à des artistes coup de cœur, des travaux sur le long terme pour les artistes en résidence et toujours une place importante laissée au public. » Dans le futur, Jean-Charles Gil espère pouvoir ajouter l’accompagnement et la production artistique à ce lieu déjà plein de potentiel.
Aileen Orain