© Charles Connoué

Et Baam !, le site

Les défricheuses

 

Depuis un an, le site Internet marseillais Et Baam ! traque des sujets insolites laissés pour compte par les autres médias. Une démarche qui fait son succès, étonnant toujours ses créatrices.

 

Et Baam ! Un an. Derrière cette expression « qui claque », Et Baam ! se démarque par son savoir-faire « artisanal » dans le paysage médiatique local. A la base du projet, on trouve trois journalistes fraîchement diplômées de l’IEJ (Institut européen de Journalisme), étonnées du désintérêt des grands médias locaux pour de petits sujets curieux. Sur leur site de « pure player » (n’existant que sur la toile, sans support papier), elles décident de devenir de grandes défricheuses de talents régionaux. « Une fois, une dame m’a dit qu’on était une mine d’or de découvertes, j’ai trouvé ça joli », se souvient, sourire aux lèvres, Alexandra Lopis, l’une des « baameuses ». Sans forcément faire un énième « Marseille quelque chose », les trois journalistes avaient envie de sortir du fait-divers, de la politique et de l’OM qui abreuvent notamment la PQR. En mettant hors jeu le foot et la politique — histoire de garder un sentiment d’indépendance en temps d’élections municipales —, les jeunes filles se focalisent sur le hockey subaquatique, le baseball ou la fermeture de l’école de danse Studio Ballet Colette Armand. Un sujet marquant pour le site comme pour l’école. Relayée par France 3, La Provence et une pétition, la clôture scolaire arrivera bientôt sur le bureau de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti. Le papier a totalement « échappé à la petite rédaction, toujours scotchée par l’ampleur des choses », se souvient son auteur, Malorie d’Emmanuele. L’étonnement est semblable quand les demoiselles réalisent avoir touché 29 000 visiteurs depuis la création du site. Un nombre inimaginable au moment du lancement du site avec une interview de la chanteuse GiedRé. L’honneur de converser avec l’interprète lituanienne est aussi un souvenir « boostant » pour le trio, qui n’a pas encore trouvé son modèle économique : « C’est même plutôt un an de dépenses », en rit jaune Alexandra Lopis. Prochaine étape donc : la recherche de la rentabilité. Pour l’instant, le temps est à la fête, même si le site ne sortira les bougies d’anniversaire que le 1er décembre, réservant les confettis pour son passage en « .com », marqué par une rencontre avec ses lecteurs. « Sans eux, on n’existerait pas, après tout, reconnaît Hairya Tourné. D’ailleurs, on a décidé d’offrir un verre au 500e fan sur Facebook. » A bon entendeur…

Solène Lanza

 

Rens. http://etbaam.com/