Le Purgatoire au Théâtre Nono

Le Purgatoire au Théâtre Nono

Un jeu d’enfer

 

Avec les cent cinquante têtes qui composent l’affiche de leur prochain spectacle, Serge Noyelle et Marion Coutris frappent fort. A partir de La Divine Comédie de Dante, ils ont imaginé une déambulation poétique grandiose en plein dans la devise du Théâtre NoNo : « rassembler ».

 

A travers ce nouveau projet, les NoNo prouvent qu’ils ont su s’ancrer sur le territoire et auprès de ses habitants. Leurs ambitions profondément populaires vont d’ailleurs bientôt être récompensées, puisque la compagnie implantée depuis huit ans dans le quartier de la Pointe-Rouge va enfin poser ses valises. Sous la houlette du Conseil Départemental, les locaux vont en effet être rénovés cet hiver.
Mais ce n’est pas pour autant que les NoNo ne sont plus nomades, leurs futurs projets étant prévus aux quatre coins du globe : en Chine pour la création de Barocco, en Russie pour des tournées, ou encore aux Pays-Bas pour l’ouverture de la Capitale européenne de la Culture, « avec toujours le même but : faire avec le peuple et pour le peuple. »
Déjà pour leur précédent spectacle, Entremets-Entremots, dans lequel le public était rassemblé autour d’une scène-banquet, l’équipe s’était attachée à placer la convivialité au centre du propos. Cette fois-ci, avec Le Purgatoire, ce n’est pas un repas qui rassemble, mais une déambulation. A travers un enchaînement d’espaces scénographiés, le spectateur est invité à suivre son propre purgatoire. La composition musicale qui l’accompagne s’empare du thème de la cacophonie et utilise la superposition des chants pour créer une partition audacieuse, en direct. En mêlant langue triviale et chant lyrique, Alain Aubin, chef de chœur, s’est employé pendant un an à piloter les participants qui, pour la plupart, n’avaient jamais foulé les planches avant de s’engager dans ce projet. Une aventure artistique et humaine certes surdimensionnée, mais comme le souligne la metteur en scène Marion Coutris, « on ne pouvait quand même pas faire Dante dans un salon. » Le matériau humain et le partage comme principales préoccupations, et toujours la même exigence. Ceux qui ont fait partie du Purgatoire sont désormais un peu devenus NoNo à leur tour, tant l’esprit de la troupe leur a été insufflé.

Mariel Ag

 

Le Purgatoire : du 5 au 20/06 (les vendredis et samedis) au Théâtre Nono (35 Traverse de Carthage, 8e).
Rens. : 04 91 75 64 59 / www.theatre-nono.com