Mystery Train de Jim Jarmusch

« Le kaléidoscope du réel, la variation des points de vue » au Vidéodrome 2

Grand angle

 

Avec la thématique « Le kaléidoscope du réel, la variation des points de vue », l’équipe du Videodrome 2 nous propose, avec une sélection de six films judicieux, d’explorer la question cruciale, au cinéma, de l’angle de représentation du réel.

 

L’une des principales matrices du dispositif cinématographique reste incontestablement la question de la représentation du réel : image de la réalité ou réalité de l’image, le cinéma a frayé sa voie au fil d’une ambigüité, celle du point de vue. Comme la persistance rétinienne a permis l’illusion du mouvement, la reproduction du réel a emporté l’adhésion du spectateur au récit. Or dans ce « mensonge qui dit la vérité », cette dernière ne se niche pas dans ce que l’on voit, mais dans ce que l’on construit du hors-champ. De fait, ce qu’un cinéaste décide de ne pas filmer est toujours plus important que l’image fixée dans le cadre. Faire le choix d’un plan, d’une caméra placée à tel endroit et non tel autre, est une décision politique — libre ou non — du créateur vis-à-vis de son sujet. Ce rapport au réel reste l’une des pierres philosophales du cinéma, une alchimie ontologique qui tente de résoudre la seule et unique question qui vaille : qu’est-ce que réellement le cinéma ? Certains cinéastes ont approfondi cette question en expérimentant divers dispositifs comme pistes de réflexion sur la pluralité des regards. C’est cette dernière qui sera au cœur du nouveau cycle proposé par l’équipe du Videodrome 2 fin avril, consacré à cette variation des points de vue. Une programmation qui s’articule autour de trois films, Elephant de Gus Van Sant, Mystery Train de Jim Jarmusch et Amours chiennes d’Alejandro González Iñárritu, qui partagent l’expérience cinématographique de revenir sur le récit principal par divers biais, divers angles d’observation. Afin d’élargir l’espace de cette problématique, trois autres films se joignent à cette thématique, explosant le cadre de la narration : Timecode de Mike Figgis, qui pousse à son acmé l’exercice du split screen, Cours, Lola, cours, qui se joue de la temporalité, et Paris vu par, film choral, à sketches, qui place sa caméra aux six coins de la capitale.

 

Emmanuel Vigne

 

« Le kaléidoscope du réel, la variation des points de vue » : du 23 au 28/04 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).

Rens. : 04 91 42 75 41 / www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle « Le kaléidoscope du réel, la variation des points de vue » ici