Série noire d’Alain Corneau

Le Festival Polar en Lumières

À l’encre noire

 

Pour son dixième anniversaire, le Festival Polar en Lumières monte en grade, nous servant un casier cinématographique bien fourni, et quelques grands noms en garde à vue, afin d’éclairer les liens sans cesse renouvelés entre cinéma et littérature.

 

Parfois méprisé dans son histoire, le cinéma de genre a pourtant offert à cet art populaire ses plus belles partitions, restant une source inépuisable d’inspiration. Obéissant à un système de représentations, donc de codes, le film de genre impose une grille de lecture faussement contraignante : le monde se reflète dans son œil d’or. Les plus grands cinéastes ont parfaitement embrassé l’espace de liberté créative qu’offrait le cinéma de genre, à commencer par le polar. D’Hitchcock à Kubrick, en passant par Aldrich ou De Palma, nombreux sont ceux qui ont entraîné ledit genre vers des sommets filmiques. C’est d’autant plus vrai dans la région marseillaise où, d’Henri Verneuil à Jean-Claude Izzo, la tradition du polar est inscrite depuis de nombreuses années dans l’ADN de la culture littéraire et cinématographique locale.

Depuis maintenant dix ans, son aura déborde sur le territoire vitrollais, où l’équipe du cinéma municipal rend hommage au polar via une manifestation conviviale, qui peut s’enorgueillir de la présence d’invités de marque. Cette édition anniversaire de Polar en Lumières, sous-titrée « Fatales adaptations », ne dérogera pas à la règle, en mettant à l’honneur les frères Larrieu, ainsi qu’une pléiade d’écrivains prestigieux (Jean-Bernard Pouy, Jérémy Fel, Olivier Truc, Ingrid Astier, Marie Van Moere). Chacun profitera de sa carte blanche pour tenter de répondre à la question : « Quel est le secret d’une adaptation réussie ? » Une problématique peu évidente, mais qui permettra au public du festival, toujours plus nombreux, de (re)voir une vingtaine de films nés d’un livre. Des deux versions d’Eva d’après James Hadley Chase — celle de 1962 signée Joseph Losey avec Jeanne Moreau et la très récente de Benoît Jacquot avec Isabelle Huppert — aux adaptations des polars de Jim Thompson (Série noire d’Alain Corneau et Le Guet-apens de Sam Peckinpah), des grands classiques du film noir (La Soif du mal d’Orson Welles, L’Ultime Razzia de Kubrick…) aux plus contemporains Fight Club de David Fincher ou Inherent Vice de Paul Thomas Anderson, voilà qui devrait combler tous les amateurs de série noire et nous permettre de sortir, le temps d’une semaine, de la grisaille hivernale.

 

CC

 

Polar en Lumières : du 5 au 10/02 au Cinéma Les Lumières (Vitrolles).
Rens. : www.vitrolles13.fr

Le programme complet du Festival Polar en Lumières ici