Le festival CinéHorizontes 2010

Le festival CinéHorizontes 2010

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Que Sera Saura

En ce début novembre, Marseille s’affiche aux couleurs espagnoles, avec la neuvième édition du festival CinéHorizontes, panorama passionnant de la production cinématographique hispanique. Tour d’horizon d’un rendez-vous très ambitieux cette année.

Malgré les difficultés croissantes de pérenniser aujourd’hui un festival de cinéma, l’équipe d’Horizontes del Sur a incontestablement fait le choix d’une programmation ambitieuse, pour sa neuvième édition autour du cinéma espagnol. Démontrant par là même le dynamisme créatif de la production cinématographique outre-pyrénéenne, et sa place prépondérante au niveau européen. Ce nouveau rendez-vous impressionne d’emblée par la brochette d’invités prestigieux que le spectateur aura l’heur de rencontrer durant la semaine. A commencer par l’immense Carlos Saura, venu présenter sa propre version d’un classique ultra adapté au cinéma, Don Giovanni. Après des débuts plus ancrés sur la réalité sociale — à l’époque franquiste — de son pays (on se souvient de l’indémodable Cria Cuervos), le cinéaste affiche clairement, depuis les années 80, sa fascination pour la musique, qu’il explore œuvre après œuvre. Tout comme Fernando Trueba, autre grand cinéaste présent, qui ne cesse de travailler sur un héritage musical oscillant entre latin jazz et musique traditionnelle, en particulier le flamenco. Trueba s’était fait connaître en France, au début des années 90, par le ravissant Belle époque, chronique des années d’avant-guerre dans une Espagne troublée, qui lui permit de repartir avec l’Oscar du meilleur film étranger. CinéHorizontes lui consacre une petite rétrospective et inscrit son dernier opus, El baile de la victoria, dans la compétition de cette nouvelle édition. Parmi les autres cinéastes invités, citons le discret mais pertinent Francesc Betriu, Javier Rebollo, l’une des valeurs montantes du cinéma hispanique, ou encore le Barcelonais globe-trotter Jo Sol, qui a longtemps filmé aux quatre coins du monde. Le festival met l’accent, pour sa soirée d’ouverture, sur le jeu dynamique et non dénué de charme de l’actrice Lola Dueñas, déjà rencontrée chez Almodovar ou Amenabar, qui viendra ici présenter Yo, tambien, œuvre largement primée d’Alvaro Pastor et Antonio Naharro. Suivra alors une semaine dense de découvertes cinématographiques, avec une sélection officielle prometteuse, qui couvrira l’essentiel de la production espagnole de cette année passée. Le public aura par ailleurs l’occasion de rencontrer, à la BMVR, la présidente du jury Bianca Li, chorégraphe de renom, qui a participé à l’éclatement des genres dans la danse contemporaine. L’équipe d’Horizontes del Sur sachant incontestablement recevoir, cette édition sera pimentée, comme les précédentes, de diverses surprises : de la séance spéciale de courts-métrages inédits, à la soirée clin d’œil au cinéma mexicain — aux rythmes du mariachi Corason de Méjico !

Emmanuel Vigne

Du 5 au 14/11 à Marseille (Cinéma Le Prado, BMVR Alcazar & Espace Julien), Aubagne, La Ciotat et Avignon. Rens. 04 91 08 53 78 / www.horizontesdelsur.fr