Le Corps du Ballet National de Marseille © Alwin Poiana

Le Corps du Ballet National de Marseille d’Emio Greco et Pieter C. Scholten

L’Interview
Emio Greco

 

Le Ballet National de Marseille fait peau neuve avec l’arrivée, à sa direction, du duo Emio Greco et Peter C. Scholten. Pour tout les amoureux d’une danse qui rythme l’espace et renoue avec l’élégance du geste, l’avenir s’annonce prometteur. Rencontre avec Emio Greco pour parler de leur première création, avec le Corps de ballet, à la Criée.

 

Dans le solo du début de votre pièce, on ne peut s’empêcher de penser à William Forsythe. Est-il un modèle d’inspiration pour vous ?
William Forsythe a tracé un moment de la danse classique qui remonte jusqu’à Balanchine, mais je ne pense pas que l’on cherche à avancer dans ses pas. L’intérêt est de voir comment on peut utiliser le classique dans un contexte contemporain, de poser les bases d’une nouvelle recherche. Ce n’est pas non plus du néo classique, mais la recherche d’une contemporanéité que l’on a commencée avec les Ballets de Monte-Carlo et d’Amsterdam.

 

Quelle est la genèse de cette pièce ?
C’est une recherche sur le corps, il n’y a pas d’influence extérieure. On crée une dimension, une émancipation que l’on tente de rendre palpable. Une fois cette dimension établie, la musique se met en place et crée le spectacle. On emmène le ballet vers des formes iconographiques et on le laisse être traversé par mon énergie et celle de Peter. On essaie de faire grandir une dynamique classique que l’on temporise, que l’on cache pour mieux la redécouvrir. Les choses retrouvées sont toujours nouvelles.

 

Pouvez-vous nous parler de votre rêve pour le BNM ?
Je souhaite que le BNM soit une troupe d’individus avec lesquels on arrive à un travail audacieux, dans un renouvellement constant qui crée une attraction avec le public. C’est une culture populaire dans le bon sens du terme. Roland Petit a osé des formes qu’il a mis côte à côte, il a créé des virages. Nous, c’est une autre histoire, mais on veut un Ballet de recherche qui ne perd pas le contact avec son public.

 

Qu’avez-vous pensé des danseurs, qui composent le corps de Ballet, à votre arrivée ?
C’est une compagnie qui travaillait d’une manière différente de la nôtre. Un groupe de talents qui, sous la direction de Fréderic Flamand, a développé la notion de l’individu. Nous souhaitons développer le groupe et l’individu ; il y a ce double engagement de créer une communauté et de porter l’attention là-dessus.

 

Combien de temps souhaiteriez-vous garder la direction du BNM ?
C’est un Ballet de renommée internationale et évidemment, nous souhaiterions y rester le plus longtemps possible, mais la loi a changé et désormais, on ne peut pas cumuler plus de trois mandats, ce qui nous donne une perspective d’avenir sur dix ans.

Propos recueillis par Karim Grandi-Baupain

 

Le Corps du Ballet National de Marseille d’Emio Greco et Pieter C. Scholten : les 14 & 15/03 au Théâtre National de la Criée (30 quai de Rive Neuve, 7e).
Rens. : 04 96 17 80 00 / www.theatre-lacriee.com / COMPLET !

Pour en (sa)voir plus : www.ballet-de-marseille.com