Æchographe - Hone

La revue Æquographe

E dans l’art

 

Les amateurs d’arts visuels l’auront sans doute remarqué : un nouveau magazine consacré à l’art a vu le jour en septembre. Portrait d’un ambitieux format papier.

 

On pouvait les croiser sur un stand au Festival POC début octobre : Alice et Louise, ambassadrices du projet Æquographe, anciennement Capsule. A leurs côtés, dans la conception du magazine, Nawre (alias Erwan Badir), graphiste également à l’origine de Capsule en 2015. Si le premier magazine visait à promouvoir les arts visuels émergents, la ligne du second est restée la même. A une différence près : la revue est désormais payante et se vend au prix de douze euros cinquante. « Pour l’instant diffusé dans trois lieux, le Vidéodrome 2, la galerie d’art Closet et le Cercle des Arts à Aix, le magazine est porté par une équipe à 100 % bénévole, précisent Alice et Louise, toutes deux âgées de vingt-cinq ans. On part a priori sur une parution semestrielle. Pour la diffusion, on s’appuie pas mal sur les réseaux d’artistes mais aussi sur une présence à des événements. » Le magazine est aussi en vente sur Internet, notamment via sa page Facebook. Autre ambition de la revue : centraliser les nouveautés, les dates et lieux des évènements. D’où le choix du papier, pour quelque chose de tangible, pouvant passer de main en main. Le choix du nom, lui, est brièvement expliqué dans l’édito. Les deux complices décryptent : « On aimait la lettre Æ, tout simplement. Ça nous a aussi fait penser à la locution ex aequo, comme pour signifier qu’Æquographe n’avait pas pour but de mettre en valeur un artiste plutôt qu’un autre. »

Format mouvant
Une égalité de traitement que l’on retrouve dans ce deuxième numéro (le premier étant en fait le Capsule paru l’an dernier). La vingtaine d’artistes dont les œuvres sont visibles dans ce numéro comprend des membres du collectif photo Soon et en met d’autres à l’honneur, comme Theo VonWood, ou encore l’Allemand Dave Hänggi. Les pages, volontairement épurées, sont reprises sur le site du magazine, avec quelques explications supplémentaires. Le format papier est là pour éveiller la curiosité, donner envie d’aller creuser un peu plus. C’est peut-être pour cela que les artistes sont réceptifs et apprécient d’être démarchés par l’équipe d’Æquographe. L’un d’entre eux était d’ailleurs prêt à venir de Milan spécialement pour la soirée de lancement en septembre dernier… De quoi pousser les filles à trouver du temps et à envisager d’en consacrer davantage encore au développement du magazine, elles qui, originaires de Montpellier et Vienne, regardent Marseille comme une œuvre d’art, rythmée, pleine d’initiatives et de gens motivés, plus ou moins tous connectés. Pourquoi ne pas un jour parvenir à trouver un modèle économique au magazine ? Pour l’instant, et notamment pour garder une liberté de ton et ne pas s’encombrer de publicités, cela ne semble pas être la priorité. Priment les idées et le démarchage d’artistes en tout genre. Car parler (et montrer) des arts visuels émergents sous-entend dégoter de nouvelles formes. On retrouve d’ailleurs dans les pages mouvantes de ce numéro des collages et des sculptures en plus des dessins et photos. Le format, lui, n’est pas fixe et a vocation à changer à chaque parution. On guette le prochain avec impatience…

Charlotte Lazarewicz

 

Rens. : www.aequographe.tumblr.com / www.facebook.com/aequographe

En vente sur www.aequographe.bigcartel.com