L'Interview - David-Ivar Herman Düne

L'Interview – David-Ivar Herman Düne

C’est le secret le mieux gardé de la scène pop/folk. Ils sont français (d’origine suédoise), chantent en anglais, et se tiennent volontiers à l’écart des modes. Rencontre avec David-Ivar, membre de la fratrie Herman Düne. …

C’est le secret le mieux gardé de la scène pop/folk. Ils sont français (d’origine suédoise), chantent en anglais, et se tiennent volontiers à l’écart des modes. Rencontre avec David-Ivar, membre de la fratrie Herman Düne.

On a vite fait de ranger Herman Düne dans la catégorie « americana ». Pourtant, quand on écoute vos disques, on entend aussi des bouts de Velvet Underground ou de Léonard Cohen. L’étiquette « néo-folk », ça ne vous lasse pas ?
L’« americana », en fait, je ne sais pas ce que c’est, le renouveau folk je n’y ai jamais cru. Déjà que la première vague populaire avec Dylan et les autres, ce n’était pas de la folk music… Le folk, c’est un répertoire traditionnel, populaire. Dans les 60’s comme aujourd’hui, tout le monde écrit ses textes et ses musiques. Nous, on fait juste partie de ces gens qui font de la musique avec des guitares et qui essaient d’avoir des textes bien écrits. Ce que je connais du folk, du vrai, c’est la Carter Family, Doc Watson, ces gens-là perpétuaient une certaine tradition.

Votre musique apparaît comme une œuvre globale, il est difficile d’en extraire des morceaux-phares ou d’établir de grandes différences entre les divers albums. D’où vous vient cette constance musicale ?
Ah… c’est cool, ça fait plaisir ça ! En fait on n’a pas de ligne de conduite ou de « plan de carrière » comme on dit, les courants changent mais nous, on ne bouge pas trop, notre musique est à l’image de notre personnalité qui n’évolue guère, c’est ce qui donne cette espèce de « stabilité ».

Vous êtes pourtant réceptifs à ce qui vous entoure. Si en 2005 on était Not on top[1], en 2007 on est au fond du trou, non ?
C’est vrai que c’est pas terrible… Mais tu sais, on n’est ni dans notre bulle, ni complètement à fond d’actualité. Je ne lis pas les journaux, j’ai pas la télé, et pourtant le monde j’y suis, je le vis. Mon inspiration, ce ne sont pas les grands sujets d’actualité, ce sont les gens que je croise, les choses qui se passent autour de moi, ça aussi c’est de l’actualité.

Petites salles, petits labels, un son brut dans vos productions… C’est une volonté chez vous de rester en-dessous d’une certaine notoriété, de garder un côté « artisanal » ?
C’est peut-être pas une volonté, mais c’est un truc qui nous correspond. Jouer dans des petites salles, j’ai l’impression que ça convient mieux à notre musique, mais on n’a rien contre les grosses non plus. En fait c’est un mélange de goûts et de circonstances, là aussi on n’a pas de ligne de conduite. Notre son, c’est sûr, ça reste artisanal, on n’a pas la volonté de rendre nos productions plus crades qu’elles ne le sont. Notre musique, elle sonne comme ça, c’est tout.

Le lendemain de votre passage au Poste, les Coco Rosie seront aussi à Marseille. La « nouvelle internationale bohème », vous en pensez quoi ?
En fait Coco Rosie j’aime pas du tout, il n’y a presque pas de paroles, ça ne me touche pas. Devendra Banhart, c’est un copain… et Joanna Newson, c’est vraiment super ce qu’elle fait. Mais je pense que cette nouvelle scène existe plus parce qu’il y a des affinités entre eux, qu’ils se connaissent tous, que du fait d’une certaine unité artistique entre eux ; leurs musiques sont très différentes.

Les Herman Düne au quotidien, ils écoutent quoi comme musique ?
Oh là… Chuck Berry, Ray Charles, Otis Redding… Dolly Parton, Dave Brubeck, Paul Desmond, des trucs comme ça…. et aussi du hip-hop : NWA, Ice Cube, je trouve que c’est très bien écrit leurs trucs.

Propos recueillis par nas/im

Le 30 au Poste à Galène à 20h30. Rens. 04 91 47 57 99
Retrouvez Herman Düne en direct sur Radio Grenouille (88.8FM) le 30 de 19h à 20h
Dans les bacs : Giant (Source)
www.hermandune.com

Notes

[1] Not on top (Track & Field/Pias), grand album de Herman Düne sorti en 2005