Kino Kabaret / Kino Fada

 Ensemble, tout est possible

 

« Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant ! » Et surtout, le faire ensemble, serait-on tenté de rajouter. En mutualisant leurs compétences et leurs (nombreux) talents, les « kinoïtes » ont réussi leur entrée dans la « cour des grands ». Ventilo au rapport !

 

Vendredi 16 février. Une trentaine de passionnés sont séquestrés au Comptoir de la Victorine, dans le quartier de la Belle de Mai. La réalisation de courts-métrages, autour de thèmes tirés au sort, apparaît comme la seule échappatoire possible. Brimés par les contraintes de temps et de moyens, la polyvalence leur est nécessaire et la coopération, vitale. Ils écrivent et tournent la journée, montent la nuit, et semblent ne jamais dormir. Il y a là des gens de tous les âges ; la plupart sont marseillais, mais d’autres sont venus d’Autriche ou de Finlande. En y regardant de plus près, stupeur : tous sont ici de leur plein gré, seulement guidés par l’idée d’un autre cinéma. On perçoit alors l’émulation de ce laboratoire et on imagine sans peine le plaisir que prennent les « kinoïtes » – nous n’avons alors qu’une hâte, prendre le nôtre.
 

 

Jeudi 28 février. Près de quatre cents personnes envahissent les deux grandes salles des Variétés pour juger le travail accompli pendant la détention sur les thèmes « Coureur de jupons », « Attitude mortelle », « Illumination » et « Together ». Pendant les presque deux heures de projection, une foule de sentiments contradictoires s’emparent du public. L’étonnement tout d’abord, de voir les créations les plus bancales projetées sur grand écran. L’incompréhension ensuite, face aux desseins de leurs auteurs. La fascination enfin, pour des œuvres vouées (hélas) à rester dans l’ombre, alors que la qualité d’écriture le dispute aux trouvailles de réalisation. Les perles s’enchaînent, dans une proportion inattendue. Des clips musicaux d’une beauté époustouflante côtoient de nombreuses pastilles aussi potaches qu’hilarantes. Tout en haut du panier, un faux documentaire, gênant mais terriblement drôle, sur un « artiste » obsédé par la lumière, qui l’admire, la peint, et même l’écoute. Sans compter l’inénarrable 400K, imaginant la genèse de la venue de Guetta à Borély… Pour clôturer la projection, une suite de scènes magnifiquement cadrées, durant lesquelles des passants (tantôt des vrais, tantôt des acteurs) répondent à de mystérieux appels provenant de cabines téléphoniques dans toute la ville, faisant surgir la poésie et le rire via caméra cachée.
Au final, un succès artistique et populaire avec deux salles combl(é)es et, on l’espère, un avenir radieux où l’on s’entendra souvent dire « Together, we are having fun » !

Adrien Courteau-Birais

 

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